L’erreur record des sondages sur le référendum grec - Les blogs du Diplo
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Cette expression directe des citoyens est utilisée dans certains cas comme complément au régime représentatif. Sur des sujets graves où les dirigeants élus veulent s’assurer d’une légitimité spécifique et ne se satisfont donc pas du mandat général — on dit aussi libre — que leur élection leur a conféré. Tous les pays n’en font pas usage. Si les Allemands sont plutôt méfiants à son égard, comme le passé nazi permet de le comprendre, le pays ayant la plus ancienne tradition parlementaire, le Royaume-Uni, va y recourir à propos de son appartenance à l’Union européenne. En opposant une Europe favorable au « oui » au corps électoral grec, la presse et les dirigeants européens opposent donc la légitimité du régime représentatif à la souveraineté populaire. Il suffirait d’élire des représentants. On sait que Rousseau notamment, suivant en cela la plupart des philosophes grecs… de l’Antiquité, ne considérait pas le régime représentatif comme démocratique. Les dirigeants politiques doivent seulement et en principe y rendre des comptes. Cela a forcément des limites en livrant l’exercice de la souveraineté à des partis politiques qui, même s’ils ne sont pas corrompus, limitent le choix aux candidats investis par eux et sélectionnent un personnel politique oligarchique. L’Europe invoquée contre les électeurs grecs est donc celle de chefs de partis qui ont tous les intérêts à se garder de la consultation directe.