Ils filment les bavures mortelles des flics. Ils deviennent leurs victimes
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Avant l’affaire « Eric Garner », Ramsey Orta trainait pas mal de casseroles derrière lui. Depuis 2009, il a été arrêté une dizaine de fois. Les policiers disent 26 fois, son avocat dément. Quels motifs ? Possessions de biens volés, infractions... Il purge une peine de six mois en prison. Pas un ange, pas un gros criminel non plus.
Mort d’Eric Garner. Depuis cette date, Orta dit « que sa famille et lui-même ne cessent d’être harcelés par la police ». Les policiers arrêtent sa mère et son frère à leur domicile, en pleine matinée. Pour une histoire de drogue, jamais élucidée. Depuis, sa mère assure suivre une thérapie. Trop stressée. Elle dit :
« Je ne peux plus voir de policiers. Je reste chez moi. »
Depuis août 2014 et l’affaire Garner, Ramsey Orta, lui, a été arrêté trois fois. La première, pour possession illégale d’armes. Le jour d’avant, le décès de Eric Garner avait été reconnu comme un homicide par les médecins légistes. Ensuite, pour possession illégale de drogues. La troisième, pour revente de MDMA (ecstasy) à un policier sous couverture. Plus tard, un laboratoire montre qu’il ne s’agit pas de drogue, les charges à l’encontre de Ramsey Orta sont réduites. Finalement, Ramsey Orta risque 60 de prison s’il est reconnu coupable de toutes les charges à son encontre.
Ramsey Orta doit aujourd’hui assumer le coup de projecteur apporté par la diffusion de la vidéo et ses nombreux témoignages au lendemain de l’altercation. Tout comme Garner avait les flics sur son dos, Ramsey Orta les a à dos. Sa mère, interrogée par le Time :
« Il m’a déjà dit : “Je devrais me suicider. Je ne sers plus à rien, si ce n’est blesser ma propre famille.” »
