@mickael
Donc en gros la seule différence entre les pros et les amateurs c’est le matériel ?
C’est bien pire que cela : quel que soit le matériel dont il dispose un photographe professionnel n’a absolument aucune chance de me surprendre, au contraire de l’homme de la rue dont il m’arrive, quelque soit le matériel dont il dispose, d’être très étonné de ses images.
Donc si je vous prête du matériel vous devenez pro et si vous me le rendez vous perdez votre titre ?
Avec le mode d’emploi, oui. Et je me passe très bien du titre.
Un peu simpliste non ? ;)
Beaucoup moins que le travail habituel des photographes professionnels et son académisme conservateur par excellence.
La photographie c’est un métier,
Historiquement c’est le métier dans lequel les familles artistocratiques et grand bourgeoises orientaient les rejetons auxquelles elles ne pouvaient décemment pas confier le patrimoine (Lartigue, Cartier-Bresson etc...)
Mais j’ai pour projet un article où je donne du matériel pro à des amateurs histoire de voir si le talent d’un photographe ou d’un photographe pro ne réside que dans l’achat de matériel. ;)
Votre démarche comporte déjà un certain nombre de préjugés qui ne vont pas vous aider à la rendre très honnête. Quelque chose me dit qu’elle va produire exactement les résultats que vous souhaitez.
En fait pour rendre ma position claire sur le sujet des photographes : ils ont historiquement dévoyé une invention géniale, celle de la photographie et de ses premiers photogrammes (voir Henry-Fox Talbot) en y ajoutant la camera obscura (Niepce et Daguerre), de 1839 jusqu’en 1955, il ne se passe rien, Robert Frank avec les Américains redonne une chance historique à la photographie pour qu’elle redevienne le poème qu’elle aurait toujours dû être, le miracle n’a cependant pas lieu, il est suivi par des armées de plagiaires, il arrive cependant que des non-photographes par désœuvrement sans doute, des peintres notamment, réussissent quelques beaux poèmes photographiques, Rauschenberg, Robert Heinecken, John Baldessari, Cy Twombly, mais généralement les photographes ne comprennent pas de telles images et les disqualifient, pour eux ce n’est pas de la photographie, cruellement cela en est et d’une force que les recettes dix neuvièmistes et très académiques des photographes ne parviendront jamais à égaler.
C’est triste, une si belle invention.