• Israël propose de libérer Allan, gréviste de la faim dans le coma, s’il accepte de partir
    AFP / 17 août 2015 17h42
    http://www.romandie.com/news/Israel-propose-de-liberer-Allan-greviste-de-la-faim-dans-le-coma-sil-accepte-de-partir/621545.rom

    (...) Les tensions se sont aggravées en Cisjordanie après la mort d’un bébé et de son père dans l’incendie commis le 31 juillet contre leur maison et attribué à des extrémistes juifs. Le sort du prisonnier Mohammed Allan, dans le coma après deux mois d’une grève de la faim longtemps passée inaperçue, accentue encore les crispations.

    Cet avocat de 31 ans qui défendait des détenus palestiniens est à présent au coeur d’une bataille juridique et politique en Israël, et d’une mobilisation qui, contrairement à l’habitude, rassemble toutes les mouvances parmi les Palestiniens : du Jihad islamique, qui le présente comme un de ses membres et a promis la fin de la trêve avec Israël s’il mourait, au Fatah du président Mahmoud Abbas, en passant par les Arabes israéliens.

    Lundi, le gouvernement israélien s’est dit prêt à le libérer s’il acceptait de partir pour un autre pays durant quatre ans. Son avocat a rejeté catégoriquement cette proposition. Mohammed Allan s’est engagé dans cette bataille avec pour but la liberté, donc nous refusons, a martelé Me Jamil al-Khatib. La Cour suprême, saisie par Me al-Khatib pour libérer son client, doit siéger à nouveau mercredi. Devant la cour, les avocats de M. Allan ont fait valoir qu’étant donné son état, il n’était un danger pour personne.

    D’ici là, le cas Allan devrait rester au coeur du débat. Faut-il le laisser mourir comme le réclament les extrémistes israéliens ? Faut-il le nourrir de force, comme le permet une loi adoptée fin juillet par le Parlement israélien qui vise à réintroduire une mesure abandonnée à la fin des années 1980 après le décès de deux prisonniers palestiniens, morts d’avoir été nourris de force selon les Palestiniens ? Faut-il se contenter des actuelles perfusions d’eau salée et de minéraux ? Le gouvernement israélien doit trancher en affrontant l’opposition de médecins qui invoquent l’éthique et de militants qui dénoncent une technique de torture.

    Depuis qu’il est tombé dans le coma, M. Allan n’est plus en mesure de refuser tout traitement comme il l’a fait pendant deux mois. Il est sous respiration artificielle, il a des équipements médicaux branchés sur tout le corps, il est dans un état très grave, explique à l’AFP son père Nassereddine Allan dans son village de Einabous, près de Naplouse.

    Aucun observateur médical n’a pu lui rendre visite, ni celui de la Croix-Rouge, ni celui de l’Autorité palestinienne, dit-il. Selon lui, cette interdiction a été décidée au plus haut niveau israélien. Mon fils n’est plus désormais qu’entre les mains des médecins de (l’hôpital) Barzilaï, dit-il en s’interrogeant sur ce qu’ils lui font et sur l’éventualité qu’ils le nourrissent subrepticement.

    Un médecin de l’hôpital d’Ashkélon où il se trouve a affirmé devant le tribunal qu’il ne semblait pas avoir subi de lésion irréversible, mais qu’il ne survivrait probablement pas s’il reprenait sa grève de la faim. Son état reste stable, a dit à l’AFP une porte-parole de l’hôpital Barzilaï, il y a toujours un certain nombre de problèmes et on le traite en conséquence. L’hôpital envisage de lui retirer le respirateur artificiel, a-t-elle dit.

    #Mohammad_Allan
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