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  • Comment les viols de guerre sont devenus des armes de terreur | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/200815/comment-les-viols-de-guerre-sont-devenus-des-armes-de-terreur

    Parmi d’autres crimes, les viols commis par les combattants de l’État islamique (Daech) frappent l’esprit public. Retour sur ces violences sexuelles devenues stratégies d’épouvante à l’encontre de populations ennemies, qu’étudient les historiens depuis un quart de siècle. Entretien vidéo avec Julie Le Gac et Fabrice Virgili : de la guerre de Troie à la Syrie, en passant par les campagnes napoléoniennes et la Bosnie.

    #paywall bouhou, je référence quand même #viols #viols_de_guerre

    • Suffit de demander gentiment et ça vient :

      http://www.dailymotion.com/video/x2yrhxq_la-femme-comme-champ-de-bataille_news

      https://www.youtube.com/watch?v=kUks-m9ody4

      Comment les viols de guerre sont devenus des armes de terreur

      20 août 2015 | Par Antoine Perraud

      Parmi d’autres crimes, les viols commis par les combattants de l’État islamique (Daech) frappent l’esprit public. Retour sur ces violences sexuelles devenues stratégies d’épouvante à l’encontre de populations ennemies, qu’étudient les historiens depuis un quart de siècle. Entretien vidéo avec Julie Le Gac et Fabrice Virgili : de la guerre de Troie à la Syrie, en passant par les campagnes napoléoniennes et la Bosnie.

      Le 13 août 2015, un reportage du New York Times a montré à la face du monde qu’en Irak et en Syrie, les combattants de l’État islamique (Daech) violent des femmes, parfois pré-pubères, dont la religion n’est pas l’islam : « Une théologie du viol », titrait le quotidien nord-américain, mâtinant d’élans doctrinaires une monstruosité dont l’Histoire n’est pas avare. Et qui revient aujourd’hui tel un serpent de mer, vingt ans après un précédent qui avait secoué les consciences.

      On se souvient de la tuerie de Srebrenica perpétrée du 11 au 13 juillet 1995 et présentée comme le « pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale » : plus de 8 000 hommes et adolescents musulmans de Bosnie assassinés par des milices nationalistes serbes. Mais il ne faut pas perdre de vue un phénomène lancinant quoique massif : les quelque 20 000 femmes et adolescentes violées durant la guerre en ex-Yougoslavie.

      Une anthropologue française, Véronique Nahoum-Grappe, avait étudié ce fait contre lequel elle s’était insurgée ; alertant l’opinion publique, écrivant des articles, participant à des rencontres et débats. L’évocation de Véronique Nahoum-Grappe sert d’amorce dans la vidéo ci-dessous, réalisée avec notre partenaire depuis cinq ans : le CHS (Centre d’histoire sociale du XXe siècle : Paris I-CNRS). Nous avons tenté de cerner, de contextualiser, de problématiser la question des viols de guerre, avec l’historienne Julie Le Gac et l’historien Fabrice Virgili.
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      À partir de la pièce de Matéi Visniec, La Femme comme champ de bataille (Ed. Actes Sud-Papiers), l’échange commence par examiner le conflit bosniaque. Celui-ci, entre 1992 et 1995, fit en effet redécouvrir non pas un phénomène marginal ou collatéral, mais bien une arme de guerre : les viols et la terreur qu’ils inspirent – aujourd’hui en Syrie et en Irak, hier au Rwanda (4’30). Il existe une organisation à grande échelle de la violence sexuelle (6’30), qui n’est pas sans suites – enfants nés des viols.

      Peut-on expliquer comment, au cours de l’Histoire, le viol, de débordement des soldats ou d’économie du butin, se transforme en arme de guerre (à 8’00) ? Le viol n’est ni marginal ni invariant a-historique, comme on peut le constater en étudiant la question : de la période mésopotamienne aux guerres napoléoniennes, en passant par les guerres de religion en France (11’30).

      Le passage à l’acte – effet d’aubaine furtif de la troupe ou punition de l’ennemi conçue par le commandement – ne permet pas toujours de bénéficier de sources croisées (victimes, bourreaux, encadrement – même si les codes militaires donnent de précieuses indications : à 14’00). Différences entre le passage de l’armée napoléonienne en Pologne (alors rayée de la carte) et l’expérience menée en Espagne (qui voit naître les techniques de guérilla). Cas de la Première Guerre mondiale (16’30), où il s’agit de faire de l’autre le barbare. Puis de la Seconde Guerre mondiale, où des violences sexuelles sont commises sur tous les théâtres d’opération, de bout en bout du conflit : du viol de Nankin à l’entrée des troupes soviétiques en Allemagne (les exactions y furent commises à très grande échelle), voire aux quelques dérapages des troupes américaines en France – rappel du clivage entre Noirs et Blancs au sein de l’armée US (à partir de 18’15). Arrêt sur image à propos d’une « violence intermédiaire » lors des tontes épuratrices de femmes dans la France libérée (20’30).

      Comment l’historiographie s’est-elle saisie du cas des martyriseurs et autres perpétuateurs (à partir de 22’00) ? Qu’est-ce qui permet et rend possibles de tels gestes de violence, marqués par l’effet de groupe ? Obligé de forer dans l’intime, l’historien se voit de temps en temps reprocher de franchir les limites du voyeurisme…

      Les victimes, qui portent parfois l’enfant du viol, subissent l’opprobre (à partir de 26’30) : situations en Italie ou en Allemagne à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Ou en Algérie lors du conflit colonial : évocation de Mohamed Garne (à 28’45) – dont l’expérience a fait l’objet d’une émission de télévision, Secret de famille (France 2). La réponse juridique a connu de multiples recours, partant d’abord du principe que quiconque ne saurait porter plainte pour être né…

      Le sperme de l’ennemi prend des proportions politiques et fantasmagoriques considérables dans les sociétés construites sur le modèle biologique (30’00), alors que l’absorption des enfants du viol s’avérait moins problématique dans la France marquée par le messianisme républicain au XXe siècle… La question des réparations (32’00) est examinée à la lumière du cas italien et des conventions juridiques au sortir de 1945. Existe également une question d’ordre mémoriel, avec excuses à la clef.

      L’émission se termine (à partir de 34’30) sur quelques précisions concernant les réticences de la France, ou en tout cas du site du Quai d’Orsay, à rendre publique la résolution des ministres des affaires étrangères du G8, en 2013 à Londres, sur la « prévention des violences sexuelles dans les conflits » (déclaration à lire ici).

      Le film d’Angelina Joly, Au pays du sang et du miel (2011) est cité. Aurait pu être cité un autre film, consacré au gynécologue congolais Denis Mukwege : L’Homme qui répare les femmes (2015) de Thierry Michel et Colette Braeckman