Pierre Coutil

de celles et ceux qui marchent avec… (enfin qu’essayent).

  • Pour une école vraiment démocratique (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/11/01/pour-une-ecole-vraiment-democratique_1596758_3232.html

    Or s’il est peu contestable que les dix dernières années ont vu la situation de l’école française se dégrader, ses problèmes, ses difficultés et ses lacunes ne datent ni d’hier ni même d’avant-hier. Comparée à ses consœurs des pays proches, l’école française présente deux caractéristiques […] : les inégalités scolaires y sont beaucoup plus fortes que ce que supposerait l’amplitude des seules inégalités sociales ; le climat scolaire et la confiance dans l’école y sont moins positifs que dans bien d’autres pays plus libéraux ou plus sociaux-démocrates que le nôtre.
    Bien sûr, l’école française n’est pas la plus « mauvaise » qu’il soit, mais on ne plus s’accommoder du nombre exorbitant d’élèves en échec, de l’autorecrutement des élites et du décrochage et de l’hostilité de tous ces jeunes qui croient de moins en moins que l’école peut les éduquer et les préparer à la vie active.

     

    En effet, si les moyens consistent à continuer en plus grand ce qui ne fonctionne déjà pas, ils seront inutiles et un nouveau prétexte à désespérer de l’école. A quoi sert-il de mettre plus de moyens dans les zones sensibles alors que l’on ne parvient pas à y stabiliser les équipes éducatives ? A quoi sert-il de diminuer le nombre des élèves par classe si c’est pour y utiliser plus intensément des méthodes qui ne fonctionnent guère ? A quoi sert-il de mettre des moyens supplémentaires s’ils servent d’abord à alimenter la machine à détecter et à orienter les élèves « à problèmes » devant lesquels renonce la pédagogie « normale » ?
    A quoi sert-il de mettre des moyens supplémentaires s’ils ne réduisent pas le déséquilibre des ressources allouées au cycle primaire et au lycée, et si les ruptures pédagogiques entre la petite école et le collège ne sont pas atténuées ? A quoi sert-il de mettre des moyens si les enseignants ne sont pas formés à leur métier ?

     

    Durant plus de trente ans, l’école française s’est massifiée sans se démocratiser et sans accepter réellement ce que la massification exigeait. Aujourd’hui, tant dans le public que dans le privé, la concurrence devient la règle et, si nous n’y prenons pas garde, l’école républicaine ne sera bientôt plus qu’un mot et un décor.

    #éducation #réforme #financement #démocratisation