Rezo

Le portail des copains

    • Au fil des rencontres que nous animons, nous sentons une vraie inquiétude. Les centaines de personnes qui viennent à nos rendez-vous sociologiques apprécient de comprendre que « la » crise dont on les rend responsables est en réalité « leur » crise, c’est-à-dire celle des financiers et des spéculateurs. Qui en ont d’ailleurs profité pendant que les peuples se serraient la ceinture pour spéculer et s’enrichir de plus belle : le PIB mondial – c’est-à-dire l’économie réelle, notre travail à tous et à toutes – est estimé en 2015 à près de 75 000 milliards de dollars. Pendant ce temps-là, les produits dérivés qui ont entraîné la crise de 2008 sont évalués à 693 000 milliards de dollars [au premier semestre 2013, Ndlr]. Soit presque dix fois plus. Problème : tout cet argent est virtuel et forme une bulle énorme qui, comme toute bulle, finira par exploser.

    • Aujourd’hui les salariés sont devenus une variable d’ajustement, alors que les patrons et les actionnaires se présentent en créateurs de la richesse et des emplois. En récompense, leurs rémunérations et dividendes ne doivent connaître de limites. Seul le coût du capital est responsable des délocalisations dans les pays où le travail est payé au tarif local, celui de la misère.

      Nous travaillons avec l’hypothèse forte et inquiétante d’une guerre de classes menée par les plus riches contre les classes moyennes et les classes populaires, mais elle correspond à la réalité de nos enquêtes.

      #guerre_aux_pauvres

    • Le problème des petites initiatives c’est qu’il faut qu’elles deviennent collectives et qu’elles finissent par être à la hauteur de la puissance de l’adversaire. Mais effectivement, les plus petites initiatives, une fois fédérées, donnent cette énergie positive qu’il faut parvenir à transformer en mayonnaise de la contestation bien ferme. Il n’y a pas de petits combats. Si l’on prend l’image des dominos – qui ont en partie basculé, tous, vers la mondialisation et les spéculations des plus riches milliardaires qui s’épanouissent sur cette terre – ou même celle du château de cartes, il est possible d’imaginer que les dominos basculent dans l’autre sens ou que le château de cartes s’écroule.

      La mobilisation des dominants sur tous les fronts et dans tous les instants est aussi le signe d’une conscience de leur fragilité. Les lanceurs d’alerte leur donnent actuellement des frissons à l’idée qu’ils puissent se multiplier comme des petits pains !