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    • #Bof le « conflit des générations » a tendance à servir de cache-sexe à la #guerre_des_classes. Un jeune de 25 ans sorti d’une famille bourgeoise qui maîtrise la cooptation gagnera mieux sa vie qu’un prolo de 50 qui s’est fait sa carrière à la force de son seul travail. Et que des différences selon les âges masquent en fait aussi des effets historiques, entre la classe d’âge qui a connu les restes de la prospérité (et donc de meilleures conditions d’entrée sur le marché du travail ce qui implique toujours des meilleurs carrières et trajectoires) et les suivantes sur lesquelles se sont exercées prioritairement toutes les politiques de précarisation et de déflation salariale.

      Bref, l’âge n’est pas un facteur brut dans les problèmes d’inégalité. Il y a régulièrement des cohortes de jeunes qui entrent sur le marché du travail pendant une période de reprise (même légère) et qui bénéficient ensuite de meilleures conditions et d’autres qui arrivent au creux de la vague et rameront une grande partie de leur vie.

      Mais la grosse grosse variable explicative, c’est le capital culturel et économique familial.

    • Ce cache sexe de la lutte entre génération fonctionne fort bien pour désolidariser le populaire de lui même, ce thème participe d’une extension d’une #guerre_entre_pauvres (le plus souvent de basse intensité) faite de ressentiments mutuels. On apprend aux « jeunes » qu’ils sont nés avec un #dette due à l’impéritie et aux privilèges de retraités assistés et profiteurs (dette qu’après d’autres cet article chiffre) ; que ce sont les 68tards qui ont les salaires et les responsabilités dont les jeunes sont privés, etc. Et dans le même temps ces jeunes sont soumis à des formes de sadisme social (emploi, stage, prison) supposés leur faire mériter leur intégration ou/et expier leur rétivité et leur inadaptation. Même l’interdiction du RSA aux moins de 25 (mesure socialiste en place depuis 27 ans...) peut être lue à cette aune pendant que les effectifs du minimum vieillesse augmentent sans que personne ne le relève.

    • Non, faut arrêter aussi avec cette connerie : tous les baby boomers ne se sont pas gavés. Ceux qui étaient en position sociale de le faire l’on fait plus que de raison et la pacification sociale résultant de la fin de la guerre a permis à une grosse partie des classes populaires de cette génération de profiter d’une notable amélioration des conditions de vie, mais au final, tu peux regarder de plus près, les restrictions continues sur l’âge de la retraite ont touché en premier lieu les baby boomers des classes populaires qui ont vu leur retraite à la fois s’éloigner dans le temps et baisser en valeur.

      Les baby boomers bourgeois en avaient rien à foutre, puisque l’essentiel de leurs revenus ne vient pas du travail ni même des rentes du travail… enfin si, de la rente du travail des autres.

      Après, tu ne peux décemment pas râler contre l’amélioration des conditions de vie des classes populaires qui ne pèse pas tant que cela dans la facture finale. Parce qu’elle s’est accompagnée d’une explosion folle de la richesse des plus riches, ce qui, là, pèse très fort sur les équilibres globaux.