Chez soi

Un compte pour suivre l’actualité des thèmes développés dans « Chez soi. Une odyssée de l’espace domestique », un essai de Mona Chollet, Zones / La Découverte, Paris, 2015.

  • Le sable en voie de disparition
    http://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2015/09/01/le-sable-en-voie-de-disparition_4742188_1655027.html

    Le commerce et l’extraction du sable racontent, en creux, la folle expansion des hommes. Même s’il entre dans la composition du papier, de la lessive et des microprocesseurs, ce matériau naturel nourrit d’abord massivement les appétits du secteur de la construction. Les deux tiers des réalisations sont en béton. Mélangé au ciment, le sable possède l’avantage d’être performant, bon marché et facile à trouver… jusqu’il y a peu. Car les carrières accessibles se raréfient et les lits des rivières ont été vidés. Les industriels se sont alors tournés vers les fonds sous-marins, d’où ils extraient par pompage des quantités astronomiques de granulat. Une méthode qui aspire tout sur son passage, non seulement le sable, mais aussi le plancton et les autres êtres vivants. De plus, elle déstabilise le littoral, accélérant son érosion.

    Pour bâtir ses îles artificielles, Dubaï importe du sable marin d’Australie – celui des déserts n’ayant pas les qualités nécessaires – pour gagner du terrain sur la mer ; Singapour fait venir illégalement du granulat pompé chez ses voisins ; pour construire et loger leurs populations, la Chine et l’Inde, insatiables, en achètent partout… La tension étant réelle sur les marchés, le trafic s’organise à grande échelle. A petite aussi : le documentaire nous montre d’étonnantes images de « pêcheurs », plongeant par trois ou quatre mètres de fond pour emplir des sacs de chantier dans les lagons des Maldives ; au Maroc, les « pilleurs » du littoral transportent leur butin à dos d’âne. Leur récolte servira à construire des résidences pour les touristes attirés par les ex-belles plages de la région, elles aussi victimes de l’érosion.

    #construction #écologie