Un prof demusique qui doit donner des cours de sciences de l’ingénieur, une terminale littéraire sans heure de littérature, deux enseignants de la même matière qui doivent donner des cours à la même classe, une classe de seconde qui a 5 heures de maths de suite… Ce sont quelques-unes des aberrations qu’ont découvertes les profs du lycée Mozart, au Blanc-Mesnil, lors de leur prérentrée ce lundi.
Ces #emplois_du_temps qui déraillent ont fait bondir les enseignants, qui ont décidé de ne pas assurer la rentrée des élèves de seconde ce mercredi, ni celles des premières et des terminales ce jeudi. « Ce ne sont pas de petits ajustements comme il y en a souvent dans les emplois du temps, confie Matthieu*, l’un des profs. Là, il faut tout refaire ! » « C’est bien simple : il n’y a aucune classe où il n’y a pas d’heure en plus ou en moins. Aucun emploi du temps n’est réglementaire ! », ajoute Elise.
Les enseignants se sont donc réunis et ont décidé de ne pas accueillir les élèves. « La rentrée est un échec total. Il était impossible de démarrer sur ces bases-là. Nous n’allions pas recevoir des élèves alors que les listes de classes ne sont même pas constituées ! »
On ne sait pas quand les cours pourront commencer
Ce mercredi matin, les nouveaux lycéens de seconde ont eu la mauvaise surprise de trouver portes closes au lycée. Devant les grilles, les enseignants ont distribué aux élèves et parents présents un tract expliquant les raisons de cette « non-rentrée ». « On est un peu dégoûté. On voulait connaître nos profs, notre emploi du temps, raconte Romain, qui entre en seconde. On commence déjà à prendre du retard, et du coup, on appréhende encore plus la suite de l’année… » « Le directeur ne peut qu’offrir cette rentrée en désordre, c’est inacceptable ! », gronde Alexis, élève de terminale.
Les enseignants sont d’autant plus accablés qu’ils avaient alerté dès juin le rectorat, inquiets des conditions dans lesquelles se préparait la rentrée. Ils mettent en cause les compétences de leur proviseur, arrivé en septembre dernier, et qui devait organiser sa première rentrée dans ce lycée de 700 élèves. « Un emploi du temps, c’est très complexe à faire, cela demande beaucoup de travail », rappelle Matthieu. Les profs ont refusé la proposition du rectorat, qui a dépêché un proviseur de vie scolaire sur place, de faire une rentrée « en mode dégradé », avec emplois du temps et profs provisoires. « C’est inadmissible », écrivent-ils.
Contacté à plusieurs reprises hier, le rectorat de Créteil n’a pas été en mesure de répondre.