Attention les yeux ! La mécanique des vagues, esthétique
et pragmatique du GIF animé | La parole des images
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Pour @fil :) #gif
Parfois dotée d’un sous-titre intégré mais peu parlantes, rarement
narratives, rarement militantes et rarement transitives, ces images
animées ne donnent à voir qu’elles-mêmes, mais un “elle-même”
(elle m’aime ?) qui ne s’appréhende que comme la durée, infime, du
cycle. Contrairement aux images de la télé, du cinéma ou de la vidéo,
les images du Gif animés sont des images qui restent avec nous, se donnent
vite et encore, mais elles ont la particularité de fermer l’espace du
visible tout en ouvrant le temps à l’infini, de manière cyclique ou
linéaire, selon le motif recherché.
C’est un jouet optique plus que visuel, qui ne s’adresse pas au sujet
de l’interprétation mais au sujet de la perception, à son oeil et,
au-delà, à son corps, à ses particularités perceptives et
sensori-motrices, au même titre que les jouets inventés au cours du XIX
ème siècle et dans les premiers temps du cinéma, à une époque où
l’animation de l’image était une valeur en soi, avant que le récit ne
la police et ne la cadre au prix d’une dénervation. D’ailleurs, de par
sa structure, le Gif animé appartient pleinement à cette catégorie
d’objets optiques. C’est une sorte de folioscope numérique par
feuilletage d’images fixes dont l’apparition consécutive et cadencée
produit un effet de continuité. Mais le folioscope ne tourne pas sur
lui-même, c’est, à l’instar du livre (folio) qui lui donne sa forme
concrète, un objet qui a un début et une fin. Le Gif animé n’a ni
début ni fin… (un peu comme ce billet ?)