• Charente : un défenseur des droits face au mur de l’administration - charentelibre.fr
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    « Le sentiment d’une administration laminoir et rouleau compresseur. » Jack Bonnin prend des pincettes : il ne juge pas, n’est qu’un thermomètre des relations entre les Charentais et l’#administration.

    « Ces mots, ce ne sont pas les miens mais ceux des gens que je reçois. » Médiateur de la République de 2000 à 2011, défenseur des #droits depuis, l’ex-policier des renseignements généraux passe la main. Impôts, collectivités locales, préfecture, EDF, RSI, amendes, Ursaaf, Pôle emploi, CAF...

    Dans son bureau de la rue de la Préfecture, « mais en étant totalement indépendant », il était le dernier recours des dizaines de Charentais perdus dans les méandres de l’administration et de sa rigueur.

    « Quand j’entends parler de simplification administrative, je souris. Tout se complexifie », dit-il, assurant : « Et ce n’est pas le personnel qui est en cause, surtout vu le nombre d’actes administratifs réalisés chaque jour. C’est l’organisation générale. L’administration française n’est pas à la hauteur de la charte Marianne qui régit les rapports avec les #usagers ».

    Détresse et fracture sociale

    #Dématérialisation qui entraîne la déshumanisation, rationalisation qui provoque l’incompréhension. Jack Bonnin note : « Internet a apporté beaucoup d’amélioration mais a accentué les difficultés des plus faibles. Des gens sont perdus. La fracture sociale existe toujours. Et avec les plateformes téléphoniques, les gens ont vraiment le sentiment d’être baladés sans obtenir de réponse. »

    Le contact humain, le temps. Tout manque.La réforme générale des politiques publiques et ses wagons de suppressions de postes n’a rien arrangé. « Et au final, c’est l’écoute, le dialogue qui ne sont plus au rendez-vous. Personne n’a trois heures devant lui pour écouter un administré dont le dossier est complexe. »

    De cette rigueur naissent des situations de détresse. « Il n’est pas rare de voir des personnes pleurer dans ce bureau », dit Jack Bonnin faisant écho au dernier rapport de Jean-Paul Delevoye lorsqu’il était médiateur de la République : « La société est en état de burn-out ».