Lâaffaire Salah Hamouri : un tabou français ? - The Dissident - The Dissident
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« Benjamin Barthe, qui Ă©tait correspondant du Monde Ă Ramallah, sâest Ă©tonnĂ© quâaprĂšs quatre ans dâemprisonnement de Salah, et, malgrĂ© le remue-mĂ©nage quâa fait sa mĂšre, il nây ait mĂȘme pas eu de dĂ©pĂȘche AFP [Agence France Presse, ndlr]. Le seul journal Ă en avoir parlĂ©, câest lâHumanitĂ© », poursuit le documentariste. Un manque dâintĂ©rĂȘt quâil trouve dâautant plus Ă©trange que les mĂ©dias français « sont habituellement friands de ce genre dâhistoires ». Et dâexpliquer : « Salah Hamouri, qui est français par sa mĂšre, nâa quâun passeport français. Comme tous les citoyens arabes de JĂ©rusalem, il nâa pas de passeport israĂ©lien, juste une carte de rĂ©sidence permanente ».
Nadir Dendoune au Grand Journal, le 24/09/12.
Nadir Dendoune au Grand Journal, le 24/09/12.
Pourquoi, dĂšs lors, une telle absence dâinformation quant Ă la situation dâun ressortissant français ? « Je lâai vu dans ma carriĂšre de journaliste : le conflit israĂ©lo-palestinien est une question sensible, qui gĂ©nĂšre de lâautocensure. Il faut toujours faire gaffe Ă ce quâon dit. On chuchote dans les rĂ©dactions. On sent une gĂȘne, un malaise ». Une attitude qui, selon lui, est loin dâapaiser les esprits. « Il nây a rien de pire quâune parole qui nâest pas libre â dans les limites de la loi. Câest lĂ que des gens deviennent frustrĂ©s, constate-t-il. On parle de libertĂ© dâexpression tous les jours. Mais cette libertĂ© dâexpression est Ă gĂ©omĂ©trie variable. Certaines personnes ont moins droit de citĂ© que dâautres. En Angleterre, en Belgique, en Suisse, la parole est plus libre. »