• Alors que la presse occidentale persiste à discuter d’un “possible soutien militaire russe” au président Bachar el-Assad, et nous sert des pseudos analyses telles François Heisbourg, éminent géopoliticien – “indépendant” ? on ne sait pas trop : voir l’épisode sur ses affirmations quant à l’existence d’ ADM en Irak où sa responsabilité est sérieusement engagée - hier soir sur France Inter http://www.franceinter.fr/emission-un-jour-dans-le-monde, bien “aiguillé” par le serveur de soupe Nicolas Demorand.

    Bref : Il semble que les Occidentaux n’ont toujours pas compris les conséquences de leur politique, et ne soient prêts à reconnaitre leur responsabilité criminelle.

    Mais voilà tout de même notre MAE qui nous apprend que maintenant, le président syrien ( élu démocratiquement, et soutenu d’après les enquêtes par 70% du peuple) aurait, le droit de vivre encore !!!!!
    On admire la formulation :
    “La question qui se pose est la suivante : quelles sont les perspectives ? Doit-on dire au peuple syrien que M. Bachar al-Assad détiendra le pouvoir exécutif au cours des quinze prochaines années ? Si on dit cela, il n’y a pas de solution possible. Entre dire cela et exiger le départ immédiat de M. Bachar al-Assad, il y a une marge. Cela s’appelle la diplomatie.” - Audition de Laurent Fabius au sénat, 9 septembre 2015.
    La diplomatie ! Comme ça,...tout d’un coup !!!
    Rien à voir avec l’infléchissement de la position des USA et son approbation implicite del’initiative de l’OTSC ‘’(toujours à appelée : “l’initiative russe”)
    ..... Non non...!!!
    L’analyse emberlificotée de Denis Sieffert, dans son édito de jeudi dernier, semble faire écho au propos officiel, et nous montre à quel point – je ne mettrai pas une seconde en doute l’indépendance du journaliste- même les plus éminents peuvent se faire embarquer, proprement dindonner, par cette propagande de guerre, de type néo-coloniale. (Et malheureusement : plus on se laisse bercer par le courant, plus on s’approche des rapides qui nous mènent au pire).
    Les leçons de Lénine et Jaurès sont pourtant restées terriblement actuelles, mais la peur de l’opprobre à vouloir y faire référence, ou s’y replonger même timidement, semble la plus forte.
    Pourtant en relisant : “ L’impérialisme stade suprême du capitalisme” on est saisi par la modernité, et l’actualité, du texte de Lénine, pourtant écrit dans un contexte beaucoup plus difficile qu’aujourd’hui !. (Voir Ici, c’est gratuit : http://marxiste.fr/lenine/imp.pdf)

    Pour aujourd’hui, Le ou les faits essentiels sont que :
    l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) a décidé de lutter contre le terrorisme en Irak et en Syrie

    l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC)

    Regroupe :
    La Biélorussie, la Russie, l’Arménie, le Tadjikistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan. À la différence de l’Otan et du Pacte de Varsovie, dans lesquels les États membres perdent leur souveraineté (au profit des États-Unis et du Royaume-Uni dans l’Otan, de l’URSS dans le Pacte de Varsovie —ce qui contrevient à la Charte des Nations unies—), les États membres de l’OTSC conservent leur pleine souveraineté, ne placent pas leurs armées sous le commandement de la principale puissance de leur alliance, et peuvent se désolidariser à tout moment de cette alliance [1]. L’Azerbaïdjan, la Géorgie et l’Ouzbékistan se sont ainsi retirés librement de cette organisation pour se tourner vers le Guam [2] et l’Otan.

    Donc :

    L’OTSC interviendra à partir d’octobre 2015 , à la fois en Irak et en Syrie, contre les individus classés comme « terroristes » par l’Onu, à savoir al-Qaïda, Daesh et tous les groupes qui se sont alliés à eux.

    L’OTSC ne cherche pas à venir en aide à Haïder al-Abadi ou à Bachar el-Assad, mais est directement menacée par les jihadistes.

    Les jihadistes ne sont pas en mesure de résister longuement à une alliance internationale si celle-ci inclut l’Irak et la Syrie.

    Les États-Unis, qui ont déjà mené secrètement une vaste opération conjointe avec l’Armée arabe syrienne à Hassaké, sont prêts à un accord avec l’OTSC.
    Leurs alliés britanniques et français sont prêts à renoncer à renverser la République arabe syrienne.

    • We must compromise with evil in Syria
      Gideon Rachman
      http://www.ft.com/intl/cms/s/0/96bf7e48-6041-11e5-a28b-50226830d644.html

      Establishing such a process is obviously fiendishly difficult. But there are some promising signs. The Americans have stopped insisting on the immediate removal of Mr Assad. And despite their military build-up in Syria, the Russians must surely understand the long-term risks of “boots on the ground” in Syria. They too need a diplomatic option.

      It would clearly be best if Mr Assad stepped aside early on, as part of a Syrian peace process. But diplomacy cannot be held hostage by the question of Mr Assad’s future. Too many people have already died in Syria to make the search for peace dependent on the fate of one man, however evil.

    • L’extrait ci-dessous de la bio de Heibourg sur Wikipedia donne une idée de son « indépendance » ! membre du Centre d’analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères (1978-79), premier secrétaire à la représentation permanente de la France à l’ONU (1979-1981), conseiller pour les affaires internationales au cabinet du ministre de la Défense (1981-1984), directeur-attaché à Thomson-CSF (1984-1987), directeur de l’IISS (1987-1992), directeur désigné de l’Institut universitaire de hautes études internationales de Genève, directeur du développement stratégique de Matra Défense Espace (1992-1997), responsable d’une mission interministérielle sur la recherche et l’enseignement sur les questions internationales et de défense (1998-2000) et directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (2001-2005). Il a fait partie du groupe des personnalités chargé par la Commission européenne de créer le programme européen de recherche de sécurité (PERS)