• Hébron : Les forces israéliennes assassinent une étudiante au checkpoint de la Rue des Martyrs : « Ils auraient pu l’arrêter si facilement, mais ils ne l’ont pas fait. » Récit d’un témoin (photo-vidéo) -
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    Par ISM - Hébron - 23 septembre 2015

    Fawaz Abu Aisheh, 34 ans, raconte les derniers instants de la vie de Hadil Salah Hashlamoun , 18 ans. Ce mardi matin 22 septembre dans le quartier Tel Rumeida de al-Khalil (Hébron), le bruit de plusieurs salves de balles réelles a éclaté au checkpoint 56, rue des Martyrs (Shuhada Street). Il se trouvait au checkpoint vers 7h40 ; il a éloigné quelques enfants des lieux où des soldats israéliens criaient en hébreu sur une Hadil terrifiée, qui allait à l’école. « Ils lui hurlaient dessus, ’Recule ! Recule !’. Je savais qu’elle ne pouvait pas comprendre alors je suis intervenu en Arabe. Elle m’a immédiatement écouté et je l’ai guidée de l’entrée à la sortie du checkpoint. »


    Les derniers instants de l’étudiante palestinienne avant qu’elle soit assassinée par les forces israéliennes (Photo credit : Youth Against Settlement)

    Sur la photo ci-dessus, Hadil, en burqa, fait face à Fawaz, qui est au premier plan. « J’ai essayé de lui parler, elle était terrifiée. Elle ne comprenait rien de ce qui se passait. » Fawaz a insisté pour que les soldats, dont le nombre se multipliait rapidement, l’autorise à la faire sortir du checkpoint, à lui expliquer ce qui se passait, pour désamorcer la situation. « Elle m’a écouté dès que je lui ai parlé, mais ils m’ont fait reculer et ont continué à lui crier dessus en hébreu, qu’à l’évidence elle ne comprenait pas. »

    Les soldats de l’occupation auraient pu apparemment trouver un certain nombre de solutions de rechange pour sortir de la situation clairement décrite par Fawaz, au lieu de tirer à bout portant sur une adolescente palestinienne. Après les faits, les soldats ont prétendu que Hadil avait sur elle un couteau. Fawaz conteste cette affirmation. « Elle était complètement couverte, aucun couteau n’est apparu, à aucun moment. Même si elle avait eu un couteau, il aurait été si facile de l’arrêter. J’étais là... je lui ai parlé, elle a coopéré avec moi dès le premier instant. Je lui ai demandé d’avancer, et elle a avancé mais après, j’ai supplié les soldats de me laisser lui parler mais ils m’ont demandé de m’éloigner d’elle et ont commencé à me viser avec leurs armes. Après qu’ils lui ont tiré dessus, de plus en plus de soldats sont arrivés. 3 ou 4 enfants étaient toujours à quelques mètres du checkpoint et je les ai emmenés plus loin. »

    Comme si l’incident n’était pas déjà, en lui-même, totalement perturbant, après les tirs, on a vu les soldats israéliens rire, sourire et discuter tranquillement entre eux pendant qu’Hadil s’accrochait à la vie mais se vidait rapidement de son sang, sur le sol. De même les colons israéliens faisaient cercle pour photographier Hadil. Fawaz a fait remarquer que l’ambulance palestinienne n’a mis que cinq minutes pour arriver et emmener la jeune fille mourante à l’hôpital, mais les forces d’occupation l’ont bloquée et l’ont empêchée d’approcher, préférant la laisser agoniser pendant quarante minutes dans la rue, jusqu’à ce qu’une ambulance israélienne arrive et qu’on voit un soldat israélien trainer Hadil mourante par les pieds.

    Elle est morte de ses blessures à son arrivée à l’hôpital de Jérusalem. Nous ne saurons jamais si elle aurait pu survivre à ses blessures si elle avait été prise en charge par l’ambulance palestinienne dès que celle-ci est arrivée sur les lieux, au lieu d’attendre une éternité de quarante minutes par terre.

    Si jamais un peu d’humanité existe au sein de l’entité d’occupation, elle était scandaleusement absente, ce matin là, au checkpoint de la Rue des Martyrs.

    Source : Palsolidarity

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