Suffragette : notre histoire, nos ennemis, nos combats
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Lorsque j’ai regardé la bande-annonce du film Suffragette pour la première fois, il y a déjà plusieurs mois, j’ai été parcourue d’un frisson. Moi qui suis loin d’être une personne « émotive », j’ai été profondément touchée. J’ai serré les poings malgré moi et ressenti un mélange de rage et d’excitation monter en moi. Je me suis dit : « enfin ! Ce film, c’est moi. C’est mon histoire ». Enfin, j’allais avoir la chance de voir un film qui racontait une histoire dont je me sentais faire partie, un récit qui me parlait composé de personnages auxquels je m’identifiais. Et puis, ça m’a frappé, comme ces roches que les Suffragettes utilisaient pour fracasser des fenêtres. À moitié abasourdie par la pensée cynique qui venait de me traverser, je me suis demandé si pour les hommes, chaque expérience cinématographique était aussi intense, aussi authentique, aussi proche d’eux. « Ça doit être ça, être un homme ». Être un homme, c’est quand toute l’histoire est ton histoire, tous les héros tes héros, tous les personnages ta propre personne réinventée avec un effort minimal d’imagination. Et puis j’ai ressentie ce découragement devant ce petit plaisir du cinéma que je devrais attendre pendant des mois, et que les hommes pouvaient aller chercher à deux pas de chez eux n’importe quel mardi soir. Et mon droit de vote si tardivement acquis n’efface pas l’amertume de cette injustice.