• Les professionnels de santé, premiers fraudeurs à l’Assurance maladie en 2014
    http://www.latribune.fr/economie/france/196-2-millions-d-euros-la-fraude-a-l-assurance-maladie-en-2014-517117.html

    Le montant des fraudes a bondi de 17% sur an, atteignant 196,2 millions d’euros cette année. Derrière ce nouveau record, une surprise de taille : les professionnels de santé sont ceux qui ont le plus fraudé l’Assurance maladie, avec 73,1 millions d’euros, soit plus du tiers (37%) du total. Et les assurés, souvent montrés du doigt, sont en fait les derniers : 38,8 millions d’euros, soit moins de 20%.

    Les professionnels de santé sont les premiers fraudeurs. Le montant des fraudes détectées à l’Assurance maladie s’est monté à près de 196,2 millions d’euros en 2014, bondissant de 17% sur un an contre, affirment lundi 26 octobre Les Echos. Il s’élevait à 167,1 millions d’euros en 2013. Interrogée par l’AFP, l’assurance maladie n’a pas démenti ces chiffres.

    Le quotidien économique souligne que ces chiffres « ne concernent que la caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés » où « se concentrent 96 % des fraudes ».

    Mais derrière ce nouveau record de fraudes, on découvre une surprise de taille. Les professionnels de santé sont ceux qui auraient le plus fraudé, avec 73,1 millions d’euros, soit plus du tiers (37%) du total. Arrivent ensuite les établissements de santé (52,6 millions d’euros soit 27% du total et les assurés (38,8 millions d’euros soit moins de 20%).

    Le montant des fraudes reste néanmoins modeste en comparaison des 178 milliards d’euros de dépenses de santé en 2014, d’autant que les pénalités financières prononcées « n’ont pas dépassé 12,3 millions d’euros ».

    • Fraude à l’Assurance Maladie : les professionnels et établissements de santé encore en tête ! Une analyse locale et critique, avec des éléments réglementaires utilisables pas les ayants droits via @larotative

      https://larotative.info/fraude-a-l-assurance-maladie-les-1226.html

      Comme tous les ans, la CPAM 37 publie son rapport d’activité : c’est le moment de rappeler qui sont les fraudeurs habituels de l’Assurance Maladie et de démystifier la fraude aux arrêts maladie...

      Vous vous souvenez peut être des chiffres donnés l’année dernière dans l’article sur le rapport d’activité 2013. Cette année la tendance est encore à la hausse... du côté des professionnels de santé : en cause le data mining et probablement le renforcement des équipes pour l’exploiter [1]. En Indre-et-Loire ce sont 10 agents en CDI [2] sur 431 (en CDI) [3] qui sont chargés de la détection, du suivi et du recouvrement. Par ailleurs la CPAM d’Indre-et-Loire est chargée au niveau régional du pilotage et de l’animation des travaux de lutte contre la fraude. Par contre, notons que le nombre de pages de ce rapport d’activité consacré à la fraude est passé de 6 pour 2013 à 3 pour 2014 alors que les montants sont pourtant en hausse et que les formes de fraude des professionnels de santé est en pleine évolution...
      Loin des clichés journalistiques, la fraude à l’Assurance Maladie n’est pas majoritairement le fait ni des assurés sociaux ni même de filières criminelles [4], mais des professionnels de santé (libéraux) et des établissements privés et publics, qui représentent 146 [5] des 179 cas de fraude avérée [6] en Indre-et-Loire en 2014, soit 81,6% (+9,3 points) du total. Cette tendance haussière est généralisée : au niveau national, le montant récupéré par les Caisses de la Sécurité Sociale est de... 425 millions d’euros (soit +30% par rapport à 2013) !

    • Je sais pas. Je pensais que ça venait du Précis de conjugaisons ordinaires, "Tentatives d’étirement du français figé" de Florence Inoué, David Pouillard, et Guillaume Rannou (eds Xavier Barrat)
      http://exb.fr/fr/le-catalogue/47-precis-de-conjugaisons-ordinaires.html
      l’ayant sous la main, je ne l’y trouve pas.

      Ça aurait pu être dans un des Très précis de conjugaisons ordinaires , de David Poullard et Guillaume Rannou
      https://garoupe.wordpress.com/2013/11/06/tres-precis-de-conjugaisons-ordinaires-tome-1-le-travail-tres-pre
      mais vu les thèmes, le travail, la chanson populaire, la migration, le temps, c’est peut probable...

      Il me semble l’avoir vu en tant qu’affiche, mais je ne sais plus. me v’là encore à l’opposé de ta légendaire précision.

      alors @larotative ?

    • Sinon, une petite histoire sans fraude des professionnels pour illustrer la logique qui structure « la santé ». C’est l’histoire d’un type qui a un machin cassé et doit se faire opérer. C’est une opération banale pratiquée à grande échelle mais il n’a pas d’argent. Pour cette opération, il faut avant tout faire une radio, indispensable pour confirmer le diagnostic. Alors, même si c’est une image peu coûteuse, le patient doit trouver de quoi la payer.
      Puisque ce n’est pas une urgence, à l’hôpital public il faudrait patienter deux mois avant d’être opéré, de disposer d’un temps de plateau chirurgical. Et la phase post-opératoire de rééducation intensive durera ensuite des semaines. Tout ce temps plus ou moins coincé, c’est pas pratique du tout.
      Le patient se tourne alors vers les établissements privés où les rdv peuvent être plus rapides, avec parfois les mêmes chirurgiens. Pour faire face aux frais, une mutuelle serait indispensable. S’agirait d’en trouver une qui n’impose ni questionnaire médical, ni « durée de stage » avant ouverture des droits. Seule une #assurance réunit ces conditions. C’est pas donné mais il suffira de la payer le temps des soins. À la lecture du contrat, derrière les avantages recherchés, on découvre sans trop farfouiller quelques perles, les limites de la formule, à quel point des risques courants ne sont pas couverts. Par exemple cette assurance couvre deux semaines de remboursement en cas d’hospitalisation psychiatrique, pas plus, et pour toute la vie. On rigole. Heureusement que ce n’est pas le problème, car malgré le raccourcissement des durées d’hospitalisations pratiqué partout (de toute façon, en psychiatrie des dizaines de milliers de lits ont été supprimés, il y a certes plus d’ambulatoire mais surtout une palanquée de gens à la rue et en prison, de l’absence de soins), deux semaines de ce que ces services appellent « période d’observation », c’est déjà au moins une semaine qui manque en moyenne. L’assurance est faite pour couvrir des performants qui payent et assurer leur performance, pas autre chose. Et faite pour soutenir la médecine la plus scientifique, ou réputée telle, les lieux de soins à gros équipements techniques, et la production pharmaceutique.

      À la clinique, réputée pour sa spécialisation, le chirurgien a son image et confirme le diagnostic que l’examen clinique a permis de poser. On programme l’intervention et en guise d’attention il est proposée de réaliser une IRM, parfaitement inutile ( « si vous voulez voir, on peut avoir une belle image ») et au bas mot dix à vingt fois plus chère que la radio déjà réalisée. Mais là ce serait gratuit. « Nous avons la machine sur place et une convention avec la sécurité sociale ». Il n’y a pourtant aucun moyen de justifier cette dépense, mais il semble que d’habitude ça passe. Refus du patient, sans trop savoir ce qu’en pense l’homme de l’art ("zut il va falloir patienter pour mes prochains enjoliveurs de 4X4" ?).

      En rééduc, rebelote côté transports. Le patient a le droit à un véhicule sanitaire léger chaque jour, aller retour pour aller au centre de rééduc. Mais il préfère utiliser les transports en commun, histoire de faire un peu d’exercice en plus. Toujours fauché, il demande le financement par la sécu de l’abonnement aux transports. Refus de la caisse. Il lui faudra financer les trajets de sa poche.

      La Sécu est une institution parfaitement bureaucratique, sans que les besoins qui la légitime ne puissent y être niés dans leur ensemble, ils ne sont pas la mesure de l’activité. Avec ou sans fraude, c’est un exemple flagrant de l’anti-production capitaliste. La prescription d’examens inutiles et coûteux, découle de relations soignés/soignants radicalement corrompus par un scientisme absurde. Faire tourner la bécane et les emplois qui y sont liés vient bien souvent avant toute logique de soin. Et les rapports sur les dépenses viennent pour leur part renforcer une approche comptable qui fait fi de toute approche qualitative.

      Pour qui ne l’aurait pas lu,

      Un métier idéal

      de John Berger présente une tout autre vision (photos à l’appui) du rapport au corps, au soin, à partir du portrait en situation d’un médecin.