• Idée n°127 : permacultiver | 1000 idées pour la Corse
    https://1000ideespourlacorse.wordpress.com/2015/07/20/idee-n127-permacultiver

    pour répondre à la question qu’on pose le plus souvent en #Permaculture, à savoir : « c’est quoi la différence entre la Permaculture et, au choix, l’#agroécologie, le #jardin bio, l’#agriculture bio ou n’importe quoi touchant à du vivant… », et bien, la différence fondamentale, c’est l’insistance sur le #Design. La Permaculture, c’est précisément un processus complexe de conception d’#écosystèmes, nécessitant de faire appel à des compétences issues de plusieurs métiers et disciplines, qui doit s’insérer dans un contexte, et est susceptible de s’insérer dans un travail d’équipe plus large.

    Je prends deux exemples parce que je vous sens sceptiques.

    La conception d’un simple jardin en Permaculture est un processus complexe dans lequel le jardinier va suivre une méthode complète le menant de l’idée à la réalisation (et même plus loin), en passant par l’observation, l’évaluation, et bien entendu le Design proprement dit, qui le conduira à l’élaboration d’un projet précis matérialisant son dessein, accompagné de dessins, soit, étymologiquement, les deux mots qui, ensemble, sont désignés par Design en anglais (voir la deuxième page de ce PDFhttp://www.eyrolles.com/Chapitres/9782708126350/chap1.pdf, par exemple). Cette conception nécessite de faire appel à des compétences issues de la #botanique, de l’#arboriculture, du #maraîchage, de la #pédologie, de la #climatologie, du paysagisme, de la #maçonnerie, de la #menuiserie, de l’#écologie, de l’#hydrologie, de la systémique, de la gestion des #risques, du dessin, de la rédaction… Elle devra tenir compte de contraintes locales, sociales, juridiques (avec parfois des compromis difficiles à trouver par exemple entre le besoin de laisser des zones en friches pour favoriser la #biodiversité, et, en région méditerranéenne, le besoin de prévention contre l’incendie), et trouver des solutions à ces contraintes. Tout ceci devra être pris en compte au moment de passer à la phase appelée « Design » dans les méthodes de Permaculture, bien que le terme Design puisse aussi bien être appliqué, selon la définition donnée par notre étudiante et d’autres définitions du Design, à l’ensemble de la méthode.

    Mais la Permaculture ne s’arrête pas aux jardins, et j’en viens à mon second exemple : celui de l’amélioration d’une ville en utilisant les méthodes de la Permaculture. Cet exemple est tout sauf théorique puisque la Permaculture a donné naissance, dans les années 2000, au mouvement des Villes en #Transition https://fr.wikipedia.org/wiki/Ville_en_transition (Transition Towns). Le problème était le suivant : face à la double perspective du #réchauffement climatique et de la raréfaction des #ressources naturelles, comment rendre une ville capable d’être résiliente à ce double risque ? Plus encore que dans le cas d’un jardin, on s’en doute, le problème est complexe, et devra mobiliser un nombre bien plus important de métiers et de disciplines. Clairement, il faudra, de plus, travailler et composer avec tout un tas de personnes extérieures : des urbanistes, des architectes, des élus, des énergéticiens, etc.. Le tout nécessitera une méthodologie solide… Bref, il va falloir élaborer le Design à la fois de la ville telle qu’on la veut, mais aussi de tout un tas de sous-éléments. On retrouvera des questions de Design de service quand il s’agira de mettre en place une #monnaie locale et de la faire accepter, ou dans la mise en oeuvre d’une stratégie zéro #déchets, et des questions de Design d’objets un peu partout… Bref, du Design, encore du Design…

    Que ce Design en Permaculture ne soit pas toujours élaboré par des professionnels et/ou de manière professionnelle, c’est un fait. On trouve dans les personnes qui se réclament de la Permaculture tout et n’importe quoi, et même parmi les gens sérieux, on trouve bien plus d’amateurs que de professionnels, et leurs Designs sont parfois un peu sommaires. Ca n’empêche pas que le processus de conception en Permaculture (le vrai) mérite bien le nom de Design, puisqu’il répond à tous les critères des bonnes définitions du Design.

    • Parfois quand je lis ce genre de choses, ça me semble un peu un mot-magique. Tu remplaces par « planification » et ça revient à peu près au même. Et c’est d’autant plus parlant quand on parle des villes et d’urbanisme. Ya le modèle du marché, où c’est l’offre et la demande qui gère la ville, les achats de terrain, les trucs pas du tout coordonnés entre eux etc. Mais le modèle « on planifie tout à l’avance » sur des villes entières, voire sur des régions ou pays entier, ben ça s’est déjà vu (et à ce niveau là c’est très étatique d’ailleurs), et ça mobilisait pareil, de nombreux métiers, etc. Mais c’est juste le but qui changeait (du genre être bien organisé pour les travailleurs, ou ici être le plus écologique, etc).

    • Je sais pas si planification est vraiment équivalent. Ici il y a la question de partir de l’existant et de laisser un éventail de possibles à l’évolution du système et à ses ramifications, là où (me semble-t-il) la planification part de zéro et définit les choses de façon assez fixe.