Supergéante

Retoquée profesionnelle.

  • Où sont les féministes mainstream ? (Océane Rosemarie)
    http://www.liberation.fr/debats/2015/11/05/ou-sont-les-feministes-mainstream_1411495?xtor=rss-450

    J’étais à cette marche en tant qu’alliée certes, mais aussi parce que je suis concernée : je refuse de vivre dans une société injuste, où le racisme d’Etat s’exprime quotidiennement au travers de ces abus policiers, de l’arbitraire judiciaire et carcéral. Beaucoup de gens « de gauche » m’ont reproché d’avoir signé l’appel et d’y avoir participé. Ce serait une initiative « communautariste », « identitaire », ou encore « dangereuse ». Ah bon ?

    Ce n’est pas ce que j’ai vu samedi. Ce que j’ai vu ce sont des femmes et des hommes affirmant leur dignité et dénonçant les discriminations structurelles qui les touchent. Une mère m’a expliqué s’être engagée auprès de la BAN (Brigade antinégrophobie) quand elle a eu son fils. Parce qu’elle a peur pour lui. Qu’elle se sente, elle, dans une certaine insécurité passait encore, m’a-t-elle dit, mais imaginer que son fils puisse subir ça, qu’il puisse se faire courser par des flics pour rien, que sa vie soit en danger pour rien, ça non elle ne pouvait pas le supporter. Qu’on m’explique ce qu’il y a de « communautariste » dans cette démarche.

    • Ce qu’il y a de communautariste c’est que les mêmes qui organisent cette marche (je ne parle pas des individus qui y vont sur le seul texte d’appel mais pas en creusant l’info sur les appelants) n’iront pas à une marche qui parlerait d’autres ségrégations, comme l’antisémitisme (pour ne citer que ça).
      Pour ne citer que ça, déjà quand Ilan Halimi a été torturé avant d’être tué uniquement parce qu’il était juif(https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_gang_des_barbares), la, petite, manif qui a suivi n’avait que des juifs dans ses rangs.
      Il n’y avait ni les grands médiatiques qui défendraient le vivre ensemble, ni les personnes qui disent aujourd’hui défendre le non-racisme.
      Ce n’est qu’un exemple, tout comme la femme citée n’est qu’un exemple.
      Tout le monde peut être contre le racisme, contre la pollution, pour la paix, mais il faut regarder qui appelle et leur histoire.
      Ça s’appelle de la politique citoyenne.

    • Peut-être parce que dans cette petite manif, il y avait (pas que mais entre autre, et non des moindres) des participants qui promeuvent (et contribuent) directement à des oppressions structurelles, et qui le revendiquent (notamment en ce qui concerne Israël). Je ne pense pas que les orgas qui étaient à la marche pour la dignité aient envie de marcher aux côtés de ça.

      Tandis qu’à la marche pour la dignité, que je sache, il n’y avait pas d’organisations officiellement oppressantes. Et c’est d’ailleurs sûrement pour ça que LÀ, il avait aussi des juifs, mais pas n’importe lesquels (UJFP + les Juifs et Juives Révolutionnaires, entre autre).

    • Le passage central : "A tous les gens de gauche, voici ce que je voudrais dire : je suis blanche, lesbienne, bourgeoise, féministe, militante des droits LGBT, j’ai été à la marche de la Dignité et je déplore l’absence de toutes les féministes dites « intersectionnelles » et de toutes celles et ceux qui partagent mes combats. A ces gens, je voudrais poser une simple question : Quand il s’est agi d’aller marcher le 11 janvier avec une pancarte « Je suis Charlie », vous êtes passés outre la présence de certains dictateurs ou de personnalités de la droite française… par ce que la « liberté d’expression » et le deuil national étaient plus importants que ça et qu’il fallait à tout prix être rassemblés autour de valeurs communes, malgré les divergences sur de multiples sujets. Alors sincèrement, pourquoi, quand il s’agit de soutenir ici aussi des familles de victimes, de combattre un racisme systémique, d’exiger que notre système judiciaire, carcéral et policier soit le même pour tous, pourquoi tout d’un coup la présence de « signataires louches » pour cet l’appel vous gêne-t-elle ? Comment justifiez-vous ces différences de traitement ?"

    • @perline j’avais pas le temps.

      Donc. Il n’y a pas grand chose de commun entre un tragique fait-divers antisémite et la manifestationen réaction à ce meurtre et une manifestation préparée depuis des mois, en réaction à une violence systémique d’État.

      Dans le cas d’I.Halimi, l’État fait le travail pour lequel on le délègue, enquête, et écarte de la société les petites frappes antisémites de merde. Il y a une forme de justice qui s’opère.

      Quand tu regardes en détail les histoires des personnes victimes de violences policières, on ne peut pas dire que la justice s’exprime dans toute sa splendeur. Je dis donc tu t’égares en comparant des manifestations qui ne portent absolument pas sur les même termes, même si les deux relèvent de la lutte contre le racisme. Après le meurtre du jeune homme, il y a eu des manifestations dans toute la France. Sur le mode de l’indignation, qui par ailleurs ne nous avance pas vraiment en terme de lutte contre l’antisémitisme et de formulation politique de cette lutte et de la convergence anti-raciste sur tous les fronts du moment et ils sont nombreux.

      Je ne vois pas ce qui te permet de dire ici, que les appelant à la marche de la dignité n’appeleraient pas à une marche de type de celles qui ont suivi le meurtre d’I.Halimi. Nombre des associations en tête de cortège n’existaient pas à l’époque car elles émanent d’un renouveau militant en provenance des quartiers populaires. Certaines associations ne manifesteraient pas au côté du CRIF, d’autres oui, c’est un procès d’intention que tu fais là.

      Un amalgame à l’emporte-pièce bien dans la tendance actuelle à toujours vouloir diviser sur la question de l’antisémitisme les mouvements antiracistes et amalgamer mouvements issus des « banlieues » et autres quartiers populaires et antisémitisme, à cause d’un soutien ouvert ou diffus à la cause palestinienne. C’est en ça que tu t’égares, selon moi.