• Les bibliothèques françaises sous l’Occupation : « les nazis savaient où étaient situées les bibliothèques qu’ils voulaient saisir » | Archimag
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    Vichy a eu une attitude à la fois de coopération, de rivalité et de laisser-faire. Très tôt, le gouvernement de Vichy a mis en place une lutte contre la franc-maçonnerie et a pillé des bibliothèques de responsables politiques. Ces bibliothèques se sont ensuite retrouvées à la Bibliothèque nationale dans le cadre de la création d’une « Société d’histoire de la France contemporaine » qui s’est enrichie au rythme des saisies des bibliothèques appartenant aux hommes politiques français déchus.

    • Bernard Faÿ était un intellectuel professeur au Collège de France spécialiste de la révolution américaine. C’était un américaniste très renommé et très cultivé mais son parcours s’est peu à peu radicalisé de la droite vers l’extrême droite. Il a connu Pétain, probablement à la fin de la Première guerre mondiale, qui le nomma à la direction du Musée des sociétés secrètes puis administrateur de la Bibliothèque nationale.

      C’est l’histoire de la radicalisation d’une personne qui n’avait par ailleurs aucune expérience administrative et qui a voulu transfigurer la Bibliothèque nationale. Bernard Faÿ partait du principe que la Bibliothèque nationale n’avait été digne de son rang que lorsqu’elle était sous le regard direct du roi.

      Dans un désordre invraisemblable, la Bibliothèque nationale a vu son budget quintupler, les personnels tripler sous le gouvernement de Vichy. Pendant les deux premières années de Vichy, Bernard Faÿ fut en grâce car il avait un accès direct à Pétain par-dessus son ministre de tutelle ! Dans le même temps, on a voulu casser les statuts des agents et certains personnels recrutés n’avaient absolument aucune compétence dans le domaine des bibliothèques.