Rumor

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  • Les espaces publics démocratiques à l’épreuve du terrorisme - Métropolitiques
    http://www.metropolitiques.eu/Les-espaces-publics-democratiques.html
    par Carole Gayet-Viaud

    La blessure infligée par les actes terroristes perpétrés à Paris ce vendredi 13 novembre tient en partie au fait qu’ils ont usé des qualités spécifiques aux espaces publics urbains pour les retourner contre elles-mêmes : hospitalité, suspension des identités et confiance a priori en autrui. Toutes ces caractéristiques sont au fondement des échanges civils dans les espaces publics démocratiques.

    #terrorisme #démocratie #espace_public

    • Les terroristes, en tirant à l’aveugle sur de simples passants, retournent contre la démocratie une de ses caractéristiques, telle qu’elle se réalise dans les échanges civils de tous les jours : la présomption de confiance. Non, on ne se méfie pas a priori des autres, lorsque l’on se déplace en ville. Ces accomplissements quotidiens d’une bienveillance mutuelle minimale, que d’aucuns voudraient aujourd’hui renommer « naïveté », sont consubstantiels au caractère démocratique des espaces. Ceux-ci, en effet, sont d’autant plus démocratiques que chacun peut, quelles que soient ses caractéristiques et ses appartenances, y trouver cette hospitalité inconditionnelle, ce droit à circuler, à prendre place (Joseph 1998), à agir librement parmi les autres, sans avoir à rendre de compte ni sur qui il est, ni sur d’où il vient, statuts et identités étant comme suspendus dans leur possible pertinence. Seuls restent à rendre les comptes relatifs à ce que l’on fait, comme l’a montré l’historien Alain Cottereau s’agissant de la naissance des espaces publics démocratiques dans la France au XVIIIe siècle (Cottereau 1992).

    • Ce texte est une piste de réflexion, mais j’ai l’impression qu’il oublie plein de choses. Je jette quelques idées comme ça, mais ce n’est pas mon domaine d’expertise...

      1) d’une part que l’hospitalité des espaces publics de Paris est peut-être un luxe que de nombreuses villes ne peuvent pas se payer dans le monde

      2) d’autre part que cette hospitalité est le fruit d’un contrat social, et que ce contrat social n’est pas uniquement écrit entre parisiens, mais entre tous les humains.

      3) autrement dit, ce n’est pas « contre » cette hospitalité que les djihadistes s’attaquent, mais au nom d’une « hospitalité » violée chez eux aussi (ingérence militaire occidentale en Syrie, pour faire court).

      4) autrement dit encore, cette hospitalité serait le « butin de guerre », « l’otage » d’une guerre dont les enjeux seraient ailleurs

      5) si ce qui précède est vrai, alors une partie du texte de Carole Gayet-Viaud est, à mon avis, hors sujet : savoir si ces espaces publics sont essentiels à la démocratie, s’ils traduisent liberté, égalité et fraternité, s’il y a lieu de les défendre en tant que tels...