BALLAST Christine Delphy : « La honte doit changer de bord »
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Il faut dire en plus que le mot « radical » a un sens diffĂ©rent dans chaque pays ! Il nâest pas le mĂȘme en France, aux Ătats-Unis, etc. La notion de #fĂ©minisme radical, câest un petit groupe, dont jâĂ©tais, qui lâa mise en circulation en France. Je venais, avant cela, dâun groupe qui se nommait, au dĂ©but des annĂ©es 1970,« FĂ©ministes rĂ©volutionnaires ». Il y avait diffĂ©rentes tendances au sein des mouvements fĂ©ministes Ă cette Ă©poque. Notre position Ă nous Ă©tait de dire : nous prenons toutes les femmes, nous refusons dâen exclure certaines pour des raisons sociales ou Ă©conomiques, nous refusons dâen laisser sur le bord de la route. Jâai toujours luttĂ© pour quâaucune femme ne puisse ĂȘtre rejetĂ©e du mouvement, sur quelque base que ce soit. Ce qui mâa dâailleurs conduite Ă mâopposer Ă quelques groupes de lesbiennes radicales qui estimaient que les femmes hĂ©tĂ©rosexuelles Ă©taient des « collaboratrices » de lâordre patriarcal. Jâai luttĂ© contre ça Ă lâintĂ©rieur mĂȘme de ma propre revue, qui a Ă©clatĂ© Ă cause de ça â câest pour cette raison quâelle est passĂ©e de Questions fĂ©ministes Ă Nouvelles questions fĂ©ministes. Et, de la mĂȘme façon, je lutte contre lâidĂ©e que les femmes musulmanes, parce quâelles portent un foulard, doivent ĂȘtre exclues de lâĂ©cole ou des mouvements fĂ©ministes.