• La #socialisation de #genre et l’émergence des inégalités à l’#école_maternelle : le rôle de l’#identité_sexuée dans l’expérience scolaire des #filles et des #garçons

    Notre contribution à ce numéro thématique, sous la forme d’un texte de réflexion, s’attache à rendre compte des mécanismes psycho-sociaux par lesquels les enfants se différencient progressivement en tant qu’individus sexués et s’inscrivent au fil de leurs expériences scolaires dans des orientations scolaires et professionnelles inégalitaires. En référence aux travaux sur la socialisation active et plurielle et en plaçant la construction de l’identité sexuée au cœur des dynamiques d’orientation, nous montrerons comment, dès l’école maternelle, il est possible d’interroger autrement les effets de cette socialisation de genre sur l’expérience scolaire des filles et des garçons.

    https://osp.revues.org/3680
    #éducation

    • Les jeux traditionnels des filles (corde à sauter, élastique, etc.) contiennent moins de leçons morales que ceux des garçons. La rivalité y est indirecte car elles jouent souvent à tour de rôle et la réussite de l’une ne signifie pas obligatoirement l’échec des autres. Pour Gilligan (1986, cité dans Zaidman, 1996), les filles apprennent ainsi à être « sensibles » et à respecter les sentiments d’autrui. Alors que les jeux des garçons les poussent à jouer avec leurs ennemis, à rivaliser avec leurs amis, à s’imposer et surtout à rentrer dans une logique de compétition. Les filles sont ainsi plus encouragées à s’inscrire dans un monde fondamentalement social alors que les garçons apprennent au fur et à mesure de leur développement qu’ils peuvent faire confiance en leurs propres capacités.

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      Zaidman (1996), puis Baudelot et Establet (2002) évoquent une culture masculine de l’« agon » qui se développe lors de la scolarité des garçons. Ce concept désigne la culture de la lutte dans tous les aspects de la vie, personnels comme professionnels. Cette culture serait moins intériorisée et valorisée par les filles qui, elles, développeraient plutôt un esprit d’entraide et de respect d’autrui. Baudelot et Establet (2002) expliquent à la fois la meilleure réussite des filles et le choix préférentiel d’orientations moins rentables que celles choisies par les garçons, par la permanence de modes de socialisation de genre qui, selon eux, entraînent docilité, soumission et entraide chez les filles, autonomie et esprit de compétition chez les garçons.