• Des féministes s’engagent contre le FN et le PR - Féministes en tous genres
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    Il arrive qu’il y ait des femmes qui s’emploient à restaurer le système patriarcal dont les combats féministes des XIXe-XXIe siècle ont eu raison – au moins sur le plan juridique. C’est exemplairement le cas de Marine Le Pen et sa lieutenante, Marion Maréchal-Le Pen. L’écrivaine Martine Storti a fort bien dit, le 9 décembre dans L’Humanité, et le 10 sur TV5 Monde, comment l’une et l’autre se répartissaient les tâches contre les droits des femmes.

    « Le prétendu volet social du FN ne fait pas mention des inégalités femmes-hommes au travail. Il ne propose rien pour lutter contre le temps partiel et les inégalités salariales. Pour lui, la cause des bas salaires et du chômage, c’est l’immigration et non pas le patronat, façon de dévier le débat. Le FN n’envisage les femmes que dans le cadre de la famille, pas de chapitre sur l’égalité femmes-hommes dans son projet. Il prône le « revenu parental » qui renverra inéluctablement des femmes au foyer . (…)

    En 2002, son programme demandait la suppression de la loi sur l’avortement. Aujourd’hui, il prétend ne pas l’interdire. Mais il fait de la propagande pour la « liberté de ne pas avorter », comme si qui que ce soit obligeait les femmes à le faire. Marine Le Pen a parlé aussi d’avortement de confort, de déremboursement.

    Bref, le FN veut largement réduire la portée de la loi.

    Sur les violences faites aux femmes, le FN ne propose rien à part d’incriminer les immigrés qui en seraient les auteurs. Invention raciste pure et simple de sa part, puisqu’il n’existe pas de statistiques sur le sujet », rappelle à son tour Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes (L’Humanité, 9 décembre).

    Comment et pourquoi des femmes qui accèdent aux domaines réservés aux hommes jusqu’à il y a peu épousent-elles le point de vue masculiniste ? Quel que soit l’intérêt de cette question, il est malaisé et déplaisant de s’aventurer dans le puits sans fond de la bêtise et le temps n’est pas aux enquêtes psycho-sociologiques. Ce qui importe aujourd’hui, c’est de comprendre, ainsi que le souligne la philosophe Geneviève Fraisse dans sa tribune du 9 décembre, dans Libération, que « les droits des femmes sont ‘réversibles », celui, en particulier, de disposer de son corps, parce qu’il est de tous, le premier.

    De comprendre, et d’agir.

    En septembre dernier, deux jeunes féministes, Alix Heuer et Rebecca Amsellem ont créé Les Glorieuses. Doctorante à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne en économie de la culture, Rebecca Amsellen, la fondatrice du site, rédige chaque semaine une newsletter consacrée aux à la place des femmes dans les diverses sociétés et à leurs droits dans le monde.

    Les résultats du premier tour des élections régionales leur donnent à penser qu’il y a péril en la cité. Elles ont malheureusement raison. (Ci-dessous le texte de leur manifeste « les femmes s’engagent contre le FN » et le lien pour le signer).

    Le péril est d’ailleurs plus grand qu’elles ne le disent, car ce ne sont pas seulement les candidatEs du FN qui se prononcent contre l’égalité des citoyenNes en tous genres. C’est aussi, par exemple, Valérie Pécresse, qui avait voté contre la loi Taubira, et annonce désormais que si elle était élue, elle couperait les vivres aux associations LGBT… et à la théorie du genre (sic), tout autant qu’à l’association « Sortir du colonialisme ».

    « Famille, travail, patrie » plutôt qu’égalité et diversité ?

    (Sur la campagne de valérie Pécresse, lire Lelab Europe 1 du 2 décembre, Marianne, le 30 novembre, Libération le 29 novembre…)

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    #misogynie #sexisme #féminisme #femmes #FN #IVG