• Très lourde amende pour « entente » contre des entreprises de livraisons de colis
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/12/15/tres-lourde-amende-contre-le-cartel-des-colis_4832464_3234.html

    Ensemble, Geodis, DHL, Chronopost, FedEx et les autres vont devoir payer 672 millions d’euros. Dont 196 millions pour Geodis (groupe SNCF), le leader français. Cela en fait la deuxième sanction la plus lourde de l’histoire de l’Autorité de la concurrence, après celle de 951 millions d’euros prise en 2014 à l’égard de Colgate, Unilever, Procter, L’Oréal et des autres membres du cartel des produits d’hygiène et d’entretien.
    […]
    Ce sont deux sociétés à capitaux allemands, Schenker (filiale de Deutsche Bahn) et Alloin (groupe Kuehne + Nagel), qui ont vendu la mèche. Leurs dirigeants ont révélé l’affaire à l’Autorité de la concurrence, et fourni des documents, afin de bénéficier de la procédure dite de clémence. Tout en ayant participé à l’entente, les deux entreprises se voient ainsi condamnées à des sanctions bien inférieures à celles qu’elles auraient encourues sinon.

    Selon les éléments de l’enquête, l’entente a semble-t-il commencé au début des années 2000, pour se poursuivre jusqu’en 2008, voire 2010. Une sorte de rituel s’était instaurée. Chaque année, à la fin de l’été ou au début de l’automne, les entreprises concernées se retrouvaient lors de réunions organisées dans le cadre de leur syndicat patronal, TLF, affilié au Medef.

    Lors d’un tour de table, chaque dirigeant faisait alors part de ses intentions en matière de tarifs, et la discussion s’engageait.

    J’ignore pourquoi LM met le mot #entente entre guillemets.

    • Et pourtant, il semble qu’il régnait, au moins pour certains une délicieuse naïveté…

      Les discussions étaient secrètes. Un échange de courriels de septembre 2009 saisi lors de la procédure est éloquent. A un dirigeant surpris de ne pas voir la prochaine hausse annuelle inscrite à l’ordre du jour, une responsable du syndicat répond : « Comme vous le savez, je me dois d’être vigilante dans l’intitulé des points visés à l’ordre du jour. Ceci pour éviter à la fois à TLF comme aux entreprises […] présentes les risques de contrôles et de sanctions financières de la part du conseil de la concurrence [sic], d’où ma prudence. Cet aspect est traité dans un point 1 dit conjoncture. »