• Sidi Bouzid cinq ans plus tard : terrorisme, pauvreté et initiatives locales | Middle East Eye
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    Les milices armées sont nombreuses dans la région. Surnommée auparavant le « Triangle de la pauvreté », la zone qui s’étend entre Gafsa, Kassérine et Sidi Bouzid abrite plusieurs groupes violents, dont de nombreux se cachent dans les montagnes du centre-ouest du pays. À Tunis, certains ont rebaptisé la zone le « Triangle de la mort » en raison des nombreux accrochages entre gardes nationaux, militaires et groupes armés.

    « Les salafistes ont peur, ils se font très discrets. Mais Sidi Bouzid est un terreau favorable. Depuis l’affaire de Soliman [une fusillade survenue en janvier 2007 dans la région de Soliman opposant les forces de l’ordre tunisiennes à un groupe salafiste armé], tous sont sortis de prison, certains sont revenus ici et sont devenus imams. Pour l’instant ils sont calmes, jusqu’à ce que Daech donne l’ordre d’attaquer », prévient Thameur Baccari.

    Ces dernières années, la ville a été le théâtre d’affrontements entre salafistes et habitants. Entre 2012 et 2014, sept mosquées sur les dix que compte la ville ont été occupées par les salafistes. L’été 2014 marque une reprise en main par les autorités, à l’occasion de l’instauration du gouvernement de technocrates dirigé par Mehdi Jomaa et du départ du pouvoir des islamistes d’Ennahdha. La police effectue alors des contrôles dans les mosquées, les imams non habilités sont sommés de quitter leurs fonctions, et l’État ordonne la fermeture administrative de plusieurs associations salafistes.

    « Sidi Bouzid est un symbole dont ils [les salafistes] veulent s’emparer », affirme Thameur. À l’instar des commémorations du 17 décembre marquant le début de la révolution il y a cinq ans. Si la première année, l’heure était à la fête, avec des milliers de personnes venues des quatre coins du monde, dès la deuxième année, des drapeaux noirs du Hizb ut-Tahrir flottaient parmi la foule. Un stand du parti politique salafiste siégeait à l’endroit même où Bouazizi s’était immolé, devant la grande Poste.

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