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  • Transformations de la biologie fin de siècle vue de l’intérieur : des leçons de choses aux biotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=784

    Des « leçons de choses » de son enfance aux biotechnologies d’aujourd’hui, Cécile Lambert, chercheuse à la retraite, retrace sa parabole dans ce bref résumé, de l’émerveillement des années 1960 au désenchantement des années 2000. Certes, l’humain n’a jamais étudié la nature pour s’en émerveiller, « mais pour s’en protéger ou en tirer profit ». Reste qu’il était permis à d’heureux ingénus, tel Aldebert von Chamisso (1781-1838), poète et botaniste, d’ignorer à quoi et à qui servaient ses recherches. C’était avant l’invasion de la génétique et de l’informatique- de la quantification des faits au lieu de l’intelligence des phénomènes. Avant que la recherche ne se vende aux commanditaires privés pour financer ses laboratoires et n’abandonne aux amoureux bénévoles de la nature, le soin des études de terrain. Auteur de (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Transformations_de_la_biologie.pdf

    • C’est ainsi que, dans les années quatre-vingt-dix, dans un laboratoire de physiologie végétale où j’avais échoué faute de mieux, j’ai entendu un chercheur demander à la cantonade « Le soja, c’est une monocot’ ou une dicot’ ? ». Tout l’effondrement de la biologie traditionnelle était contenu dans cette question : l’alliance d’une ignorance radicale (la distinction entre monocotylédones et dicotylédones s’apprend au collège) avec un snobisme épatant (monocot’ et dicot’ ça fait anglophone). Mais c’était logique puisque les tutelles publiques étaient devenues radines, tandis que les recherches se mettaient à coûter de plus en plus cher : c’est le racolage des commanditaires privés qui était devenu l’enjeu vital de la recherche scientifique, pas les connaissances.

      […]

      Au début du XXIe siècle, les recherches purement descriptives étaient passées sous le patronage du secteur associatif. De nos jours, ce sont les naturalistes randonneurs, les protecteurs des oiseaux ou les éco-jardiniers qui ravitaillent gratuitement les labos en observations de terrain. La recherche high tech leur passe la main dans le dos car elle a terriblement besoin de descriptions de phénomènes naturels, pour les expliquer et les breveter, mais ne veut pas dépenser un rond pour se les procurer.

      #témoignage #biologie #Cécile_Lambert #Adelbert_von_Chamisso #génétique #biotech #critique_techno #CNRS #algues

    • les tutelles publiques étaient devenues radines, tandis que les recherches se mettaient à coûter de plus en plus cher : c’est le racolage des commanditaires privés qui était devenu l’enjeu vital de la recherche scientifique, pas les connaissances.

      So true, comme disent les djeuns sur touiteure

    • Au début du XXIe siècle, les recherches purement descriptives étaient passées sous le patronage du secteur associatif. De nos jours, ce sont les naturalistes randonneurs, les protecteurs des oiseaux ou les éco-jardiniers qui ravitaillent gratuitement les labos en observations de terrain. La recherche high tech leur passe la main dans le dos car elle a terriblement besoin de descriptions de phénomènes naturels, pour les expliquer et les breveter, mais ne veut pas dépenser un rond pour se les procurer.

      Tellement ça. Les connaissances en taxonomie par exemple basculent de plus en plus vers le milieu associatif / bénévole. On en revient aux conditions qui prévalaient avant le XIXème où la science était un loisir. Elle s’alimentait de mécénats juteux à l’époque, de temps libre (notamment des retraités) aujourd’hui.