• Get Over It : #Iran Will Have Missiles | The National Interest Blog
    http://nationalinterest.org/blog/paul-pillar/get-over-it-iran-will-have-missiles-14784

    Faites-vous une raison : l’Iran aura des Missiles

    Plusieurs choses importantes sont à comprendre concernant les missiles balistiques et l’Iran, au-delà du fait que ce sujet est devenu l’un des derniers sur lequel s’accrochent ceux qui veulent que l’Iran soit un paria ostracisé et craint à jamais, et qui veulent toujours tuer l’accord de limitation du programme nucléaire de l’Iran.

    [...]

    Les missiles balistiques sont dans les forces armées de nombreux Etats. Ils sont devenus des parties importantes et acceptées de la posture de défense de nombreux Etats. La plupart de ces États ne disposent pas de ce qu’on appelle communément armes de destruction massive et les missiles de leurs arsenaux ne sont pas destinés ou conçus à être utilisés avec de telles armes. Au contraire, ils font partie d’une stratégie de défense standard. S’il y a un génie dans les missiles balistiques, il en est sorti depuis bien longtemps.

    Une #rhétorique effrayante est employée des qu’il s’agit d’Iran, rhétorique qui a évoqué à maintes reprises la perspective d’un missile balistique intercontinental iranien, évidemment dans le but d’amener les Américains à croire que les programmes de missiles iraniens constituent une menace pour les Etats-Unis.

    Une telle rhétorique a peu ou pas de rapport avec ce que les Iraniens ont réalisé concernant le développement et les essais de missiles balistiques. En tant qu’expert de missiles Greg Thielmann, qui étudie de près le programme iranien, a conclu qu’un ICBM iranien "n’est nul part en vue http://www.defensenews.com/story/defense/commentary/2015/09/14/irans-nuclear-ballistic-missile-threat-not-horizon/72254428." Les travaux iraniens sur les missiles ont mis l’accent sur ​​les systèmes à plus courte portée qui sont plus pertinents pour les besoins de défense de l’Iran dans le cadre de son propre environnement.

    Ces besoins, et la manière dont les dirigeants iraniens les perçoivent, sont façonnés par une histoire douloureuse qui a vu des voisins utiliser des missiles balistiques contre l’Iran et par la perspective que les voisins armés de missiles pourraient utiliser de telles armes à nouveau. La #guerre Iran-Irak, commencé par l’agression de Saddam Hussein contre l’Iran en 1980, a connu plusieurs épisodes de "guerre des villes" dans lesquels les populations civiles ont été soumises à un bombardement aérien. L’Irak a utilisé des avions pilotés ainsi que des missiles balistiques pour attaquer les villes iraniennes, mais pendant les phases ultérieures de la guerre, la destruction des villes a principalement résulté des missiles irakiens.

    Il est impossible d’arriver à un chiffre exact des pertes subies par ces frappes de missiles [...], mais pour le seul premier épisode de la guerre des villes de 1984, les #victimes_civiles se sont comptées par dizaines de milliers.

    [...]

    Dans la région du golfe Persique c’est l’Arabie saoudite qui avait le plus œuvré dans le sens d’une prolifération des missiles balistiques de par son achat -alors secret- dans les années 1980 de missiles à portée intermédiaire CSS-2 en provenance de Chine. Aujourd’hui, les dirigeants iraniens regardent à travers le Golfe leurs rivaux régionaux d’Arabie Saoudite et voient un arsenal considérable de missiles incorporant une technologie originaire de Chine et du Pakistan.

    Il est inconcevable pour tout dirigeant iranien, indépendamment de sa politique ou de son idéologie, de désavouer la poursuite des efforts visant à l’amélioration et au développement d’un arsenal iranien.

    Une confusion supplémentaire de l’espèce de rhétorique qu’on entend aujourd’hui concerne le fait de savoir exactement de quelle manière les missiles se rapportent ou pas à l’accord nucléaire conclu récemment. Cet accord-[...]-n’a pu être obtenu que grâce au fait que les parties ont accepté de se concentrer sur la question nucléaire elle-même plutôt que de patauger dans d’autres griefs. Ceux-ci incluent non seulement les griefs occidentaux contre l’Iran, mais aussi les griefs iraniens contre l’Occident et les Etats-Unis, dont certains ont à voir avec les activités militaires des États-Unis dans le voisinage immédiat iranien.

    Malgré les allusions fréquentes aux essais de missile iraniens comme « violation », ils ne constituent pas une violation du Plan conjoint d’action globale (par exemple, l’accord nucléaire) ou de l’accord préalable de deux ans. En fait, rien de tout ce que l’Iran a accepté n’est violé.

    Et ce n’est qu’en tant que sanctions que la question des missiles intervient légitimement dans le cadre de l’accord sur le nucléaire.

    Un embargo sur l’exportation vers l’Iran de matériel lié aux missiles et une variété d’autres types d’armements conventionnels faisait partie d’une série de sanctions liées au nucléaire et spécifiées dans une série de résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies adoptées avant le début des négociations qui ont conduit à la JCPOA. Il en est de même d’une résolution de 2010 appelant l’Iran à ne pas se livrer à une activité de développement de missiles. Toutes ces sanctions, comme les autres sanctions liées au nucléaire, avaient pour but d’inciter Téhéran à négocier des restrictions sur son programme nucléaire. À cet égard, ils ne sont pas différents de sanctions sur l’accès aux services bancaires ou sur l’exportation de pistaches. Les sanctions liées aux missiles avaient pour but supplémentaire de geler ou de retarder tout développement de missiles iraniens pouvant être utilisés pour porter des armes nucléaires tant qu’il n’y avait pas d’accord empêchant l’Iran de produire la matière fissile nécessaire pour une telle arme.

    Maintenant, il y a un tel accord. Il n’y a donc plus de raison de maintenir ces sanctions. [...]