L’impuissance comme idéal de beauté des femmes – une faible occupation de l’espace - Sexisme et Sciences humaines
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Ce n’est un secret pour personne : l’idéal de beauté en Occident est celui de la minceur pour les femmes. Cet idéal de minceur est doublé d’un idéal de fermeté et de tonicité, mais la musculature des femmes ne doit pas être trop volumineuse, en tout cas moins que celle des hommes1. L’obsession anti-graisse serait née dans les années 1920-1930 en France, et dans les années 1950 aux Etats-Unis 2.
Cet idéal de la minceur pour les femmes est à opposer à celui des hommes, celui de la musculature 3. Être musclé est fortement valorisé chez un homme, et dès l’enfance, les petits garçons aspirent à avoir un corps massif et puissant 4,5. Ce modèle de musculature semble être de plus en plus exigeant, puisque par exemple les modèles de Playgirl (magazine américain représentant des hommes nus) ont gagné en musculature au cours des dernières décennies 6.
On peut aussi rapidement évoquer le fait que chez les hétérosexuel∙le∙s, il y a clairement une recherche d’un dimorphisme au niveau de la taille : les hommes recherchent des partenaires plus petites qu’eux, et les femmes des conjoints plus grands qu’elles 7,8. Les femmes qui recherchent les hommes les plus grands, et les hommes qui recherchent les femmes les plus petites, sont en moyennes plus attaché∙e∙s aux rôles traditionnels masculins 7. Notons que les personnes de grande taille (hommes comme femmes) sont perçues comme plus intelligentes, plus dominantes, plus affirmées, plus influentes et plus ambitieuses que les personnes de petite taille 9,10. Cela suggère que ce dimorphisme de taille qui est recherché correspond au moins en partie à un différentiel de pouvoir.