Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Détruire le monde… et y prendre du plaisir (Derrick Jensen) – Le Partage
    http://partage-le.com/2015/07/detruire-le-monde-et-y-prendre-du-plaisir-derrick-jensen

    Et enfin, à propos de « l’#extrémisme » environnemental. Je crois effectivement qu’il existe des extrémistes environnementaux. Je crois que fabriquer des quadrillions (avec un q !) de doses létales de plutonium relève de l’extrémisme. Je crois que bombarder la lune relève de l’extrémisme.

    Je crois que construire tant de barrages — plus d’un grand barrage par jour pendant des centaines d’années — jusqu’à ce que 25 % des rivières du monde n’atteignent plus l’océan, relève de l’extrémisme. Je crois que construire plus de 70 000 barrages de plus de 2 m de haut aux États-Unis seulement (si nous enlevions un seul de ces barrages chaque jour, cela prendrait plus de 200 ans pour se débarrasser de tous : les saumons n’ont pas tout ce temps ; les esturgeons n’ont pas tout ce temps), relève de l’extrémisme. Je crois que faire disparaître tant de montaisons de saumon, des montaisons si importantes que les rivières entières étaient « noires et grouillantes » de poissons, des montaisons si importantes que vous pouviez les entendre plusieurs kilomètres avant de les voir, relève de l’extrémisme.

    Je crois qu’avoir provoqué l’extinction du pigeon migrateur, un pigeon dont les nuées étaient si imposantes qu’elles assombrissaient le ciel pendant plusieurs jours d’affilée, relève de l’extrémisme. Je crois que faire disparaître 200 espèces par jour relève de l’extrémisme. Je crois que causer, comme le dit le biologiste Michael Soulè, la fin de l’évolution des vertébrés, relève de l’extrémisme. Je crois que faire baigner le monde dans les perturbateurs endocriniens relève de l’extrémisme. Je crois que déverser tellement de plastique dans les océans, qu’on y retrouve 10 fois plus de plastique que de phytoplancton (imaginez que sur 11 bouchées que vous prenez, 10 soient du plastique), relève de l’extrémisme.

    Je crois qu’avoir une économie basée sur une croissance infinie sur une planète finie, relève de l’extrémisme. Je crois qu’avoir une culture basée sur l’incitation « Soyez féconds et multipliez-vous » sur une planète finie, relève de l’extrémisme. Je crois que détruire 98 % des forêts anciennes, 99 % des zones humides natives, 99 % des prairies, relève de l’extrémisme. Je crois que continuer à les détruire relève de l’extrémisme.

    • Mais tous les récits ne sont pas égaux. Par exemple, imaginez que quelqu’un vous vante histoire après histoire les bienfaits de manger de la merde de chien. Qu’on vous raconte ces histoires depuis tout petit. Vous les croyez. Vous mangez des hot-dogs à la merde de chien, de la glace à la merde de chien. Votre enculturation sera peut-être si profonde que la merde de chien vous semblera vraiment bonne. Mais vous avez un corps physique, et peu importe les histoires que vous vous racontez, ce régime vous rendra malade ou vous tuera. Pour rendre cet exemple un peu moins absurde, remplacez « merde de chien » par « Big Mac », « Whopper » ou « Coca-Cola ».

      Voilà l’idée : la réalité physique finit par prévaloir sur les récits. C’est inévitable. Cela peut prendre longtemps. Dans le cas de la destruction de la planète par cette culture, il aura fallu quelque 6000 années (considérablement moins, bien sûr, pour ses victimes).