Reka

géographe cartographe information designer - rêveur utopiste et partageur de savoirs

  • Visionscarto.net publie ce matin « Sahel : la guerre des sables, par dessus les frontières », texte dans lequel Philippe Leymarie fait l’état de lieux de ce qui se passe aujourd’hui au Sahel.

    http://visionscarto.net/sahel-la-guerre-des-sables

    Ce texte est accompagné d’une grande carte de synthèse que je mets au pot bien qu’elle ne soit pas (encore) optimale.

    C’est une carte à lire plutôt qu’un carte à voir (comme aurait dit Jacques Bertin). Elle est très touffue. Je me suis demandé s’il fallait l’élaguer un peu, supprimer des éléments (comme les routes migratoires ou les opérations Frontex qui ne sont pas directement « dans » le sujet), mais finalement, j’ai pensé que tous les éléments pouvaient être utiles pour ceux à qui est destinée la carte, pour les laisser faire leur choix en cas d’utilisation en classe ou en conférence.

    Pour les routes migratoires par exemple, il aurait fallu représenter - en plus des grandes routes - transcontinentales, les déplacements régionaux rendus compliqués par les accords d’externalisation de surveillance des frontières signés avec les pays européens.

    On peut donc dire que cette carte très complexe est un premier jet, et qu’on en fera plus tard - éventuellement sur vos suggestions - des visualisations dérivées ou simplifiées.

    Enfin, je mettrai en ligne (en lien avec ce billet et cette carte) les archives cartographiques de cette « Afrique géopolitique et des interventions étrangères » depuis le début des années 1990.

    Cette carte existe :

    En français : http://visionscarto.net/sahel-djihadisme-interventions-etrangeres

    En anglais : http://visionscarto.net/sahel-djihadism-foreign-intervention

    #sahel #armée #france #djihadisme #guerre #conflits

    • Comment l’Etat islamique est parti à l’assaut de l’Afrique
      http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/01/22/comment-l-etat-islamique-est-parti-a-l-assaut-de-l-afrique_4852085_3212.html

      ... seconde vague djihadiste en Afrique. Petit rappel : pendant une grosse décennie, des groupes armés de cette mouvance se sont enracinés dans trois zones du continent africain : dans la Corne, avec un berceau en Somalie, où est apparu le mouvement Chabab (Harakat Al-Chabab Al-Moudjahidin, « le mouvement des moudjahidin de la jeunesse »), né vers 2006 dans la continuité de formations salafistes passées à la guerre, avant d’être affiliées à Al-Qaida puis de développer des extensions dans les pays voisins (Kenya mais aussi Tanzanie) ; dans la bande entre Sahara et pays du Sahel (depuis la Mauritanie jusqu’à Djibouti) ; et, enfin, dans le bassin du lac Tchad, où le groupe Boko Haram a essaimé depuis le nord du Nigeria vers le Tchad, le Niger et le Cameroun.

      (...)« Au-delà de leur détermination commune à faire le djihad, les liens qui unissent ces mouvements sont complexes, pas nécessairement coopératifs et sûrement pas figés », note Yvan Guichaoua, maître de conférences travaillant sur les conflits internationaux à l’université de Kent, dans « L’impasse du contre-terrorisme au Sahel », article paru sur le site The Conversation le 16 décembre. Le spécialiste de la région du Sahara tire, au sujet de cette dernière, une conclusion qui pourrait s’appliquer ailleurs sur le continent : « Les composantes de la nébuleuse djihadiste ne répondent pas au même commandement et ne sont pas à l’abri de dysfonctionnements organisationnels. Le nombre de leurs combattants, puisés à des viviers distincts, est faible et leur niveau d’équipement variable. (…) Les ériger en machine de guerre uniforme et irrépressible satisferait probablement leur appétit de reconnaissance mais ne correspondrait pas à la réalité. »
      L’irruption de l’Etat islamique dans cette galaxie fractionnée menace-t-elle d’unifier les troupes dispersées au point de changer la nature du djihadisme en Afrique ?

      L’impasse du contre-terrorisme au Sahel
      http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/12/21/l-impasse-du-contre-terrorisme-au-sahel_4836093_3212.html

      Yvan Guichaoua, maître de conférences sur les conflits internationaux, constate que l’armée française traque les djihadistes dans le Sahel, mais qu’ils étendent leur influence plus au sud. Une réalité qui souligne l’inanité d’une approche purement militaire. Ce texte a d’abord été publié par The Conversation.