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  • #gros_sous => David Bowie : The man who sold his world

    On est en 1997. David Pullman imagine un montage financier aux retombées juteuses. L’idée est simple mais inédite : il s’agira de titriser les droits de propriété intellectuelle de tous les albums de la star sortis avant 1990 – 25 albums pour 287 chansons – pour une durée de dix ans. Afin de clarifier les choses, la titrisation est une technique d’ingénierie financière visant à transférer un actif financier (ici les royalties futures sur le back catalogue de Bowie) à des investisseurs en le transformant, au travers d’une société ad hoc (ou special purpose vehicle, souvent un fonds de titrisation), en titres financiers librement cessibles sur le marché. Pour faire simple, prenez toutes les espérances de royalties de Bowie pour les dix prochaines années, foutez ça dans un bocal imaginaire, coupez ce bocal en un nombre déterminé de titres et offrez-le au public. Vous obtenez une obligation à 7,9 % d’intérêts par an sur une maturité de dix ans. David Bowie renonce donc à sa propriété intellectuelle pour une décennie, mais reçoit directement le produit de la vente des titres sur son compte en banque. Le « Bowie Bond » est né.

    Le résultat ne se fait pas attendre : pour une somme de 55 millions de dollars, la société d’assurance américaine Prudential Financial, Inc. va se trouver à la tête des royalties de l’Anglais pour une durée de dix ans (seul le risque sur les royalties est transféré ici, pas la propriété qui reviendra aux mains de Bowie par la suite). Si les asset-backed securities ont la cote à l’époque – jusqu’à la crise financière de 2008 – ’opération est inédite dans le monde financier en ce qu’elle porte sur la seule propriété intellectuelle.

    http://www.goutemesdisques.com/dossiers/id/david-bowie-the-man-who-sold-his-world

    #finance #industrie_musicale #bowie