• La Presse de Tunisie - la-temporalite-des-mouvements-sociaux-nest-pas-celle-du-jeu-politique | 109706 | 30012016
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    En effet, un communiqué de la Centrale syndicale déclarait la semaine passée : « l’Ugtt respecte le droit de manifester pacifiquement, mais condamne les actes de vandalisme, notamment en cette conjoncture où le pays est en guerre contre le terrorisme ».
    Cette déclaration officielle reprend les mêmes éléments sémantiques du discours officiel et de l’ensemble de la classe politique pour qualifier les mobilisations parties de Kasserine. Alors que sur le terrain, les syndicalistes étaient présents pour soutenir les chômeurs. Pourquoi l’Ugtt n’a pas pris la même position qu’en 2011 par rapport aux mobilisations ?
    Ceci s’explique par l’historique et l’identité de la Centrale syndicale : tant qu’on a la possibilité de négocier avec le gouvernement, on privilégie cette voie, en y puisant toutes les possibilités.
    Après, si elle ne trouve pas d’issue à travers les négociations, elle soutient les mouvements sociaux.
    D’autre part, le contexte politique a changé, nous ne sommes plus dans un système autoritaire. L’Ugtt vient, par ailleurs, d’achever les négociations sociales dans les secteurs public et privé.
    Un minimum de paix sociale est par conséquent assuré.
    Le rapport de force n’est pas du côté de la rue, comme en 2011, nous n’avons aujourd’hui qu’une seule couche sociale, qui se soulève, la plus marginale. Et pourtant les chômeurs de par leur nombre sont en train de devenir la force sociale la plus importante du pays.