• Quand Pôle emploi fiche les chômeurs agressifs | Rue89Lyon
    http://www.rue89lyon.fr/2012/11/20/quand-pole-emploi-fiche-les-chomeurs-agressifs

    Selon la direction de #Pôle_emploi et les syndicats, les agressions de conseillers sont en hausse. En Rhône-Alpes, comme ailleurs en France, des statistiques ont été mises en place pour suivre ce que la direction régionale a nommé « les #incidents_clients ». En 2011, on notait ainsi 621 « incidents clients » et en 2012, on en compte 677 (chiffre arrêté au 9 novembre dernier).

    Pour parvenir à un tel recensement, les différentes directions régionales de Pôle Emploi doivent mettre en place une politique de sécurité encadrée par la direction nationale. Registre de sécurité, #fiche « incident client » et envois de courriers : les #chômeurs_énervés sont suivis à la trace. En Rhône-Alpes, la porte-parole de la direction assure qu’il n’y a pas constitution de fichiers de chômeurs agressifs. Rien n’est moins sûr.

    Un registre papier… qui peut être nominatif

    A chaque agression, les agents de Pôle emploi doivent remplir une main courante, sous forme papier. Il s’agit du « registre HSCT » (pour Hygiène Sécurité et Condition de Travail) qu’ils doivent transmettre à travers le « logiciel de gestion du risque » (LGR).

    C’est une note du 28 septembre 2010 signée par le directeur général de l’époque, Christian Charpy, qui encadre le traitement de ces informations et les suites à donner. Dans ces « instructions relatives à la prévention et au traitement des agressions à Pôle emploi », il est bien précisé que les informations sur ces agressions doivent être anonymées, que ce soit dans le registre papier ou lorsque l’information est transmise par informatique à la direction régionale via le LGR :

    « La situation doit être relatée à partir des faits objectifs : date, heure, circonstances, description des événements. Ces informations très sensibles au regard de la loi Informatique et Libertés ne doivent pas comporter d’éléments nominatifs »

    Problème en Rhône-Alpes, comme le reconnaît la porte-parole de la direction régionale : les agents, dans la pratique, sont libres d’écrire les noms des demandeurs d’emploi.

    Salah, chômeur fiché

    Le cas de Salah, chômeur habitant de Vénissieux, est problématique. En juillet dernier, lors d’un rendez-vous avec sa conseillère, le ton monte. Au RSA, Salah reproche à sa conseillère de ne pas l’appuyer suffisamment dans la recherche d’un financement pour une formation. Le rendez-vous se termine là. Mais quelques jours plus tard, Salah reçoit un courrier lui indiquant qu’il s’est « montré agressif » et qu’il a « fortement perturbé le bon fonctionnement de Pôle emploi ». Et le courrier, signé par le directeur régional adjoint, conclut que si de tels agissements devaient se reproduire, il se réserve la possibilité d’informer les autorités judiciaires et de limiter son accès à l’agence de Pôle emploi.

    Salah est en total désaccord avec la description des faits tels que relatés dans le courrier :

    « Le ton est effectivement un peu monté. Mais je suis resté très cordial. Ce qu’il y a de choquant dans cette histoire, c’est que Pôle emploi m’envoie un courrier me menaçant de #sanction alors que je n’ai pas pu donner ma version des faits ».
    Dans une longue réponse écrite, Salah, sur les conseils du site #recours-radiation, conteste l’agression. Et puisque le courrier parle de sanction en cas de récidive, il demande que son nom soit effacé du fichier où il suppose qu’il a dû être inscrit. Salah a eu le nez creux, le directeur adjoint de Pôle emploi accepte sa requête :

    « Je réponds favorablement à votre demande de retrait du signalement à votre nom, dans le registre de sécurité de l’agence de Vénissieux ».

    #Fichier_nominatif

    http://www.recours-radiation.fr