Le Monde diplomatique

Mensuel critique d’informations et d’analyses

  • Ce que cachent les soubresauts financiers de la #Chine, par Michel Aglietta (octobre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/10/AGLIETTA/53963

    Entre 1993 et 2012, l’expansion de l’industrie a servi de moteur à la croissance. La Chine est devenue la manufacture du monde en utilisant au maximum son atout principal : une main-d’œuvre peu qualifiée, jeune et abondante, en surplus dans les campagnes, qui pouvait être transférée à bas coût dans les villes et qui ne bénéficiait pas des services sociaux de base. Il fallait aussi investir en infrastructures pour en assurer le développement rapide. Il s’en est ensuivi une accumulation excessive de capital, surtout dans les industries lourdes, encore exacerbée par le plan de relance de 2009-2010 en réaction à la crise financière mondiale. Ce régime a créé de gigantesques inégalités sociales et enrichi une élite dont les intérêts pourraient s’opposer à la nouvelle orientation.

    Mais les conditions de viabilité de ce régime de croissance ont disparu. La main-d’œuvre s’est raréfiée avec le vieillissement de la population. Le marché du travail est devenu favorable à une hausse durable des salaires appuyée par des revendications, augmentant fortement les coûts de production des entreprises chinoises. La demande étrangère s’est ralentie. De plus, la croissance forcenée de l’industrie aux coûts les plus bas a exploité au maximum les ressources naturelles, détériorant gravement l’environnement. Il y a donc à la fois un obstacle dirimant à la poursuite de la voie antérieure et une opportunité, celle de changer le régime de croissance grâce à l’essor de la classe moyenne. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/17381 via Le Monde diplomatique