• Partager le premier restaurant ? - romy.tetue.net
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    Mais il retire ma carte de la coupelle et, malgré mon réflexe d’étonnement qui frise maladroitement l’insistance, refuse tout net de partager l’addition. J’aime les bonnes bouffes et vais régulièrement au restaurant : l’habitude veut que l’on partage la note, à parts égales ou chacun sa part, c’est selon. Je n’y prêtais gare, mais la situation est ici légèrement différente : en tête-à-tête hétéro, ce moment ne saurait être anodin, tant il concentre de sous-entendus.

    Mais en quelques secondes, le charme est rompu. Au lieu de continuer notre conversation en flânant par les rues, j’écourte inconsciemment pour éviter d’en arriver à ce moment où les mots se tarissent pour laisser place à la communication non-verbale. Ça n’aurait désormais plus rien de naturel. Alors que je pensais passer une bonne soirée avec quelqu’un de chouette, tellement détendue que j’en avais oublié les rôles convenus — quel bonheur ! — je me sens comme une merde, prise au piège des rites de séduction, soudain remise à ma place de femme, comprendre : d’objet de désir, de celles que l’on allonge d’un coup de carte bancaire.