En Bolivie, la politique extractiviste d’Evo Morales suscite la contestation
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Nouveauté dans le paysage politique bolivien, l’opposition n’est plus seulement portée par la droite. Des intellectuels de gauche, des jeunes mais surtout des organisations autochtones ont rejoint la campagne pour le non. « L’alliance des mouvements sociaux et indigènes qui a porté Morales au pouvoir en 2005 est rompue », constate Claude Le Gouill, sociologue au Centre de recherche et de documentation sur les Amériques (Creda). À quelques heures du scrutin, le pays apparaît désuni et le climat politique, délétère. « La politique de Morales a divisé le mouvement autochtone, en favorisant les peuples dits majoritaires, les Aymaras et les Quechuas, au détriment des peuples minoritaires », constate Laurent Lacroix, sociologue spécialiste des questions ethniques.
Au cœur de cette désillusion des populations autochtones, la question de l’exploitation des ressources naturelles présentes sur leurs territoires. Pays riche en matières premières (métaux, gaz, terres rares, forêt), l’économie bolivienne est depuis toujours extrêmement dépendante de l’extraction et de l’exportation de ses richesses. Les entreprises multinationales ont remplacé les conquistadors espagnols, mais le modèle économique productiviste et exportateur demeure.