Le Monde diplomatique

Mensuel critique d’informations et d’analyses

  • Croissance sans réconciliation en #Côte_d’Ivoire, par Vladimir Cagnolari (octobre 2015)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2015/10/CAGNOLARI/53965

    La région du Guémon, dont la ville de Duékoué est le cœur, est riche de ses forêts que défrichent depuis des décennies les populations allogènes (étrangères, pour la plupart du Burkina Faso) et allochtones (venues d’autres régions de la Côte d’Ivoire). « La terre appartient à celui qui la met en valeur », proclamait Houphouët-Boigny. Après sa mort en 1993, le concept d’ivoirité s’est imposé à la terre. La crise économique a poussé les populations locales autochtones à revendiquer les terres plantées en cacao qu’elles avaient cédées ou concédées aux agriculteurs venus d’ailleurs. Bien des accords ont alors été remis en cause par les autochtones, et, dans le Sud-Ouest ivoirien (où ceux-ci sont minoritaires), des planteurs qui n’étaient pas originaires de la région furent chassés des terres qu’ils avaient mises en valeur. Ainsi débuta un cycle de violences et de représailles qui firent de l’Ouest ivoirien un nid de conflits intercommunautaires.