• Mercredi 23 mars 2016, [Sergio Coronado] a interrogé le gouvernement sur l’accord « Turquie-UE ». - vidéo Dailymotion
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    Monsieur le Ministre,

    Les 28 pays membres de l’Union européenne ont conclu un accord avec la Turquie afin d’endiguer le flux de migrants, qui s’échouent aujourd’hui sur les côtes grecques, et dont la majorité relève de la convention de Genève. A la date du 20 Mars, ces enfants, ces femmes et ces hommes qui fuient les atrocités de la guerre, dont le sort nous bouleverse, seront ainsi renvoyés en Turquie.

    Cet accord a soulevé à juste titre les plus vives critiques. Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a dénoncé la transformation des « hotspots », centres d’accueil à l’origine, en centres de rétention et d’expulsion des personnes qui pour la plupart a besoin de protection. D’ores et déjà, le HCR a mis un terme à une partie de ses opérations sur les îles grecques de Lesbos et Chios.

    L’Union européenne va donc renvoyer des demandeurs d’asile à majorité syrienne en Turquie. Un pays dont nous connaissons la situation actuelle.
    La guerre que mène le président Erdogan contre le "terrorisme" n’y épargne personne : ni l’opposition parlementaire, ni les journalistes et les universitaires, ni les organisations des droits humains. 9 avocats ont encore été arrêtés mercredi dernier.

    Disons le clairement, le Turquie, moyennant finance, est invitée à se transformer en camp d’hébergement pour ceux qui fuient les tortures, les viols et la mort, et dont l’Europe ne veut pas qu’ils foulent son sol.
    Répondant à une de mes questions lors de son audition en commission des lois, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a appelé hier à s’interroger sérieusement sur la légalité internationale et européenne de cet accord. Conformément à la directive 2013, pour être considéré comme un pays sûr, la Turquie doit au moins ratifier la convention de Genève sans aucune limitation géographique. Ce qui n’est pas cas aujourd’hui.

    En outre, ces réfugiés une fois expulsés n’ont aucune garantie de ne pas être refoulés vers un pays tiers, où leur vie pourrait être en danger.

    Monsieur le Ministre, alors que la politique régionale d’Ankara reste plus que contestable, que le gouvernement turc combat avec plus de détermination les Kurdes que DAESH, comment pouvez-vous, en notre nom, justifier un tel accord ? A nos yeux, L’Europe se déshonore à appliquer untel accord.

    Avec la réponse du Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères et du développement international chargé du commerce extérieur de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger…

    De ses trois domaines de compétence, je ne vois que la #promotion_du_tourisme qui justifie que ce soit lui qui réponde.