Rémi Gendarme

Auteur-réalisateur de films documentaires et par ailleurs, mais vraiment ailleurs, on peut dire en plus, en tout cas pas en moins porteur d’un handicap.


  • Le lys de Brooklyn, Elia Kazan, 1945
    Alors bon bin... Bon. Tu en veux du classicisme hollywoodien, tu en veux des studios maîtres. Bim tu vas en avoir... Premier film d’Elia qui était plutôt célèbre à Broadway, qui est embauché par la fox et à qui il faut dire que dans une caméra il y a une œilleton pour voir ce qu’on filme. Je veux bien qu’Elia fut un grand mais pas franchement pour ce film. Il n’a rien décidé ni le scénar ni les décors ni le casting. Le bouquin d’origine était acheté par la fox bien avant que Kazan fut choisi. Alors bon, on regarde plutôt un état de ce que faisait les studios en 1945...
    Et c’est vrai que c’est assez chiant le classicisme... Heureusement qu’en Italie ils inventaient le cinéma... Je parle de l’Italie parce qu’il y a quand même une volonté de dresser le portrait de la pauvreté d’après guerre à Brooklyn. Mais c’est fait avec tellement de recettes, et tellement grossièrement (le même genre de recettes qui feront que peu importe le thème on pourra toujours prétendre à des oscars) qu’on dirait du Mickey Mouse chez les pauvres. C’est sur, Rosselini fera ça mieux.
    Mais non mais, très concrètement. Il y a des aspirations à faire du réalisme, et puis du méga mélo. Parce que le papa très gentil mais alcoolique, et la mère très très stricte qui n’accorde aucune liberté à ses gosses. Et puis le père il meurt et tout le monde pleure. Et puis comme c’est du bestseller en moins d’un quart d’heure tout fini bien. IL y a même le flic de quartier, vous vous rendez compte, le flic, il demande la mère en mariage. Et voilà tout le monde est pauvre mais tout le monde est content.
    Parce que la mauvaise foi n’est pas toujours la reine, il faut dire que l’actrice qui joue la gosse est assez incroyable. Je crois qu’elle s’appelle Peggy Ann Garner.
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