• Suite à l’invasion de la Crimée par la Russie, l’Europe a pris des sanctions économiques contre cette dernière qui a rétorqué en décrétant un embargo sur les denrées alimentaires européennes. Enfin, ça, c’est la version officielle. Version à laquelle je croyais moi aussi, jusqu’à ce que j’assiste, pendant le Space 2015, à une conférence donnée par Sergueï Zemliansky. Spécialiste de l’accompagnement des entreprises françaises qui veulent exporter vers la Russie, il a montré que les véritables raisons de cet embargo étaient que depuis longtemps, la Russie était (très largement) importatrice nette de produits agricoles à cause d’un déficit de production. Fermer le robinet des importations est donc un moyen de développer l’agriculture russe à marche forcée. « Si vous voulez manger, produisez. » C’est violent mais efficace. Oh, la perspective d’embêter les gouvernements européens ne doit pas déplaire à Vladimir Poutine, mais en réalité, cet embargo est juste un prétexte. Lever les sanctions serait donc, a priori, inutile. Et même si un jour cet embargo s’assouplit ou disparait, la Russie ne redeviendra pas le bon client qu’elle était puisqu’elle aura gagné en autonomie.