J’étais dans Action Directe
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Quand j’étais membre d’Action directe, dans la maison où l’on vivait, moi aussi je cultivais des carottes. Mais je n’en faisais pas un projet politique. Les ZAD, c’est une bonne réserve d’Indiens. Moi je ne veux pas vivre dans une réserve.
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Il y a comme une mythologie des ZAD. La dernière fois en Catalogne, j’écoutais un penseur de l’autonomie me dire droit dans les yeux que les zadistes de Notre-Dame-des-Landes avaient repoussé une attaque militaire. Je lui ai dit : « Mais t’es sérieux ou quoi ? T’as jamais vu l’État quand il s’énerve. Il siffle la fin de la récréation, et en dix minutes c’est fini. »
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Pour quel courant es-tu aujourd’hui, alors ?
Pour l’autonomie politique des quartiers populaires. C’est-à-dire que je crois aux gamins de banlieue. Je crois qu’il faut aller vers eux, sans projet politique, et les écouter. C’est-à-dire ne pas arriver en disant : « Nous les Blancs on va lutter avec vous. » Mais de dire : « Nous les Blancs, on va vous aider à avoir de l’autonomie politique. »
Ils chemineront contre les rapports de pouvoir et de domination, parce que c’est eux qui en souffrent. Pas celui qui plante des poireaux dans les ZAD. Ils sont à mille lieues de l’affrontement réel qui s’y passe. On l’a vu avec la mort de Rémi Fraisse, quand il y a eu la manifestation ici, à Marseille : on a assisté à beaucoup d’agressions de gamins de banlieue contre eux. En disant : « Aujourd’hui vous pleurez un des vôtres, mais on ne vous voit jamais quand c’est l’un des nôtres. »
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