Nicolas Lambert - Oucarpo, kezako ? – Carnet (neo)cartographique
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L’OuCarPo est la version cartographique de l’OuLiPo. Si l’OuLiPo se caractérise par l’injection de logique ou autres contraintes mathématiques dans l’écriture littéraire, l’ouvroir de cartographie potentielle, semble plutôt régi par le raisonnement inverse. La cartographie étant une discipline scientifique faite de mesures rigoureuses, d’algorithmes mathématiques et de gestes techniques précis, la démarche oucrapienne consiste plutôt à mettre un peu de folie et d’humour dans cette discipline qui semble un brin trop stricte. Entre les cartes impossibles à l’échelle 1:1 racontées par Jorge Luis Borges ou Umberto Eco, ou les cartes absurdes à la Lewis Caroll dans la chasse au Snark, le croisement de la cartographie et de la littérature semble en effet être un terrain propice pour quiconque désire se jouer des codes de la cartographie traditionnelle. Au sein de l’OuCarPo, les artistes, qui se sont depuis longtemps emparé des codes du langage cartographique (traces GPS, collages cartographiques, …), ne sont pas en reste. L’OuCarPo peut donc aussi (et surtout) se voir comme un moyen d’activer les échanges entre l’art et la cartographie (voir) ; un moyen de combiner le rationnel et l’irrationnel, le scientifique et l’artistique, le matériel et l’imaginaire. Enfin, il y a aussi cette manie de voir des cartes partout – dans les nuages, dans les flaques d’eau, sur les murs, sur la peau d’un fruit – toute tâche prend illico la forme d’une carte. Mais bien évidemment, pour cela, il faut « fantasmapper » (sic) un peu (voir). Au final, l’OuCarPo reste difficile à définir. Mais est-ce si grave ? Après tout, nous ne sommes que des rats dans un labyrinthe :-)