Prince, l’aristocrate de sang pourpre | Bondy Blog
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Le rapport avec Prince et « Purple Rain » ? Le voilà : dans ce contexte vicié, Prince, subitement, par la seule grâce de son talent, de son génie (à ce niveau, peu importe le terme), envoyait pour sa part la balle loin hors du stade, ailleurs, dans un espace temps mental où la question de la « couleur » avait été réglée dès lors que toutes les pluies y étaient pourpres. Son « univers », comme on ne disait pas encore, dépassait, résolvait, dissolvait, ridiculisait tout ça. Il débarquait, comme un envoyé du futur, nous montrer le chemin. A la fois, il conjuguait tout ce qu’il était de tradition d’attendre d’un entertainer afro-américain (swing, swag, funk, groove et tutti fruti). Autrement dit, il était indubitablement, indiscutablement, irréfutablement Noir, Black, d’origine africaine, dites ça comme vous voulez. Et pour autant, en même temps qu’il célébrait, honorait et sublimait cet héritage, il était tellement loin, tellement haut ailleurs, avec je ne sais combien de stations de RER d’avance sur l’air du temps. Comme Miles Davis avant lui, hissé à un niveau supérieur de l’identité humaine ou à un stade plus avancé de l’évolution de l’espèce : à la fois suprêmement, splendidement « nègre », n’est-ce pas, et en même temps au délà de telles catégories, affranchi d’un monde où elles ont encore cours. Comme l’incarnation anticipée d’une autre société : sinon post raciale, du moins post racisme.