• Les niveaux de radioactivité 80 fois supérieurs à la moyenne dans le Mercantour - Var-Matin
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    Le nuage radioactif de Tchernobyl ne s’est pas arrêté à la frontière ! Plus personne n’en doute. Trente ans après la catastrophe, les traces de son passage au-dessus de la France sont encore prégnantes. Comme en témoigne un rapport publié hier par l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

    Pour nourrir cette cartographie de la radioactivité artificielle plus de 350 prélèvements ont été réalisés à travers la France.

    Ils ont permis de révéler les stigmates laissés sur le territoire national par l’explosion du réacteur ukrainien en mai 1986, mais aussi par des essais d’armes atomiques dans l’atmosphère entre les années cinquante et quatre-vingt et même par la chute de satellites. Les Alpes-Maritimes et plus particulièrement le Mercantour n’ont pas été épargnés par les retombées de césium, polonium et autre plutonium. Loin de là !

    Dans les Alpes du Sud c’est la présence de césium 137 qui est la plus significative. Notamment dans la vallée de la Roya. Les mesures font apparaître des niveaux de radioactivité pouvant dépasser les 100 000 becquerels, sur ce que les chercheurs appelent les point chauds, soit 80 fois supérieurs à la radioactivité moyenne du territoire national. Fort heureusement leur surface se limite à quelques décimètres carrés, là où en fondant, les neiges tombées durant la première semaine de mai 1986 ont concentré toute la radioactivité.

    L’exposition de l’homme à ces sources de pollution reste donc limitée. « Pour être irradié il faut se trouver exactement au-dessus de ces points chauds, explique Philippe Renaud, l’un des experts de l’IRSN (ci-dessous). Un mètre plus loin on échappe aux radiations ».

    Le risque pour les populations est donc quasi nul.

    À moins d’abuser des baies sauvages et des champignons cueillis dans ces zones chargées en césium 137.

    En fait, malgré cette présence accrue, les niveaux d’exposition ne sont guère plus élevés dans les Alpes-Maritimes qu’ailleurs en France.

    Une conclusion qui ne suffit pourtant pas à faire avaler le gros mensonge d’État servi au moment de la catastrophe par les autorités.

    Contrairement à ce qui avait été affirmé à l’époque, la catastrophe de Tchernobyl a bien irradié toute la façade Est du pays.

    Et les retombées se sont même durablement accumulées dans ce que les scientifiques appellent des « milieux fermés » comme les lacs du Mercantour.

    Trente après les niveaux de radioactivité qui y sont enregistrés sont encore considérables.