Rémi Gendarme

Auteur-réalisateur de films documentaires et par ailleurs, mais vraiment ailleurs, on peut dire en plus, en tout cas pas en moins porteur d’un handicap.

  • http://www.critikat.com/IMG/artoff2232.jpg?1390166270
    Rue Santa Fe, Carmen Castillo, 2007

    Chère S.,

    Le DVD dont je t’ai parlé est prêt. C’était chiant. Des aventures longues, des lectures ennuyeuses et techniques mais un truc qui s’appelle autoformation qui avance et c’est chouette. Maintenant je sais comment dégager les protections d’un DVD protégé. Ca, je savais le faire il y a 6 ans et trois ans mais comme les technologies changent, et les protections aussi, et bien heureusement que la trachéotomie existe pour obliger certains cas à rester chez eux et apprendre comment faire sauter les protections. Bref, tu m’as compris.

    Maintenant des petites histoires qui ne parlent pas de sexualité et de différents fluides plus ou moins amidonnés.

    Il y a plusieurs années, 4 ou 5 je crois, une réalisatrice est passée à La belle rouge présenter son film : Carmen Castillo. Ni d’Eve ni d’Adam, et puis, entre nous, les films sélectionnés par Michel de la compagnie Jolie môme, je ne leur fait pas vraiment confiance... du archi militant (et ça je n’ai rien contre), mais alors sur la forme, rien à foutre. Seulement du propos, et du propos plutôt injonctif si tu vois ce que je veux dire.

    En tout cas on voit ce film et c’est plutôt scotchant.

    Carmen était la compagne de Enrique je sais plus quoi, Gonzales ou un truc comme ça, (de toute façon ils s’appellent tous pareil ces connards de latinos) (Miguel Enriques je biens de le trouber) un des dirigeants du moubement rébolutionnaire chilien au moment du coup d’état de Pinochio. Elle a bu son compagnon mourir sous ses yeux et a été grièbement blessée. Elle a pu, in-extrêmise partir en France pendant 30 ans. Après 30 ans elle fait un film. Et je l’ai troubé très très beau.
    C’est-à-dire qu’elle touche à un point qui me trabaille depuis longtemps. Elle arribe à faire le lien entre la rébolution, sa beauté, et la nostalgie. Bien sûr, celle-ci est terrible pour elle.

    Cet été, a Douarnenez, j’avais oublié cette femme, elle projetais un autre film « nous sommes vivant ». J’y suis allé. Très bien et très original, il m’a touché pour d’autres raisons, mais toutes aussi intimes. Si le premier te plait, c’est promis je pars à l’aventure sur les vagues du web pour méchamment pirater ce joyau (vive les médiathèques).
    Après le film et même pendant, je lui cause. Et la nana, elle se rappelle de moi (sans doute ma tendance à causer quand un film ou quelqu’un m’intéresse) et ça m’a fait très très plaisir, tu verras le film. Aujourd’hui j’ai envie de lui écrire.

    La version que j’ai vu au cinéma durait 1h30, la version que je t’envoies dure 2h45. Sans doute une histoire de production. Enfin bon...
    Je comprends un peu pourquoi la version de 2h45 n’a pas été gardée pour le cinéma. De ma position, j’ai plutôt l’impression que c’est un « ours », un film en cours de montage. Pourtant je trouve bien que chaque séquence est essentielle et m’apprend beaucoup de chose mais j’ai plutôt envie de prendre ce film comme un document plutôt que comme un documentaire. Mais là, je pinaille tellement c’est bon et c’est bien et c’est à fond dans nos discussions.

    Je t’embrasse

    Rémi
    http://www.dailymotion.com/video/x5w77k_rue-santa-fe-carmen-castillo_shortfilms

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