• Les anomalies détectées par l’ASN en 2015 sur la cuve de l’EPR de Flamanville (dans laquelle se produit la réaction nucléaire) ont poussé le gendarme du nucléaire à réclamer un audit à AREVA sur l’ensemble des pièces fabriquées depuis 2004. C’est lors de cet audit que les « falsifications » ont été détectées, sur toutes sortes de pièces : éléments de cuve, couvercle, viroles de générateurs, rotors de turbines, etc.

      Il faut savoir que les tests réalisés par AREVA avant 2005 étaient effectués sur les résidus des pièces usinées – et on en concluait à l’homogénéité de la pièce en matière de concentration carbonique. Mais un arrêté de l’ASN de 2005 stipule que les tests doivent être réalisés sur l’ensemble de la pièce usinée et des étapes de fabrication. Et c’est là que les choses se sont compliquées : il est vraisemblable qu’en réalité AREVA n’arrivait plus, déjà depuis longtemps, à garantir la qualité exigée par l’ASN et que pour continuer d’honorer les contrats en cours, elle ait versé dans quelques petits arrangements. [...]

      Ces anomalies signifient que des dizaines d’exploitants de par le monde (aux Etats-Unis par exemple, la production nucléaire est privatisée et répartie entre plusieurs entreprises différentes) sont fondés aujourd’hui à poursuivre AREVA – déjà sauvée de la faillite par un rachat forcé d’EDF – en justice. Mais surtout que des dizaines de centrales nucléaires dans le monde ne sont aujourd’hui pas sûres : on ne sait pas réellement quelle est la qualité des pièces qui les composent.

      #falsification #sûreté_nucléaire