CQFD

Mensuel de critique et d’expérimentations sociales

  • Dossier : "Debout partout"
    Nuits debout, de la colère à l’action


    http://cqfd-journal.org/Nuits-debout-de-la-colere-a-l

    « Ceci n’est pas un exercice »

    « Que revive la Commune », ce tag trône depuis les débuts du mouvement sur la bouche de métro de la place de la République, et nomme un désir qui s’affine et se socialise. Le chemin sera long, mais à travers l’organisation autonome de groupes d’action, l’appui aux réfugié.e.s, la place réaffirmée des femmes ou des quartiers populaires, ce sont des valeurs de solidarité qui reviennent en force. Sur les places, la parole a été prise . Sans évidence : au milieu des revendications particulières et des mises en commun, émergent des maladresses, des désaccords, des conflits même. Quoi de plus logique quand les murs des chapelles militantes se fissurent ? Au final, les occupations de l’espace public s’ajoutent aux manifestations, ZAD, actions directes, entraides de quartier, repaires associatifs et autres outils de lutte pour fabriquer un monde débarrassé du capitalisme. À la suite des attentats de 2015, politiciens, journalistes et animateurs nous exhortaient à retourner le plus vite possible à la vie normale. Raté. Après ce beau mois de mars, nous serons beaucoup à ne plus retourner ni à la normale, ni à l’état d’exception. Contre leurs guerres, leurs profits et leur tristesse, continuons de scander : « On est nombreux, on fait ce qu’on veut ! »

    À l’aube de nouvelles Nuits

    Non, la République n’est pas le centre du monde. Les banlieues et les quartiers se lèvent aussi ! Reportage à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis
et sur la place des Fêtes, à Paris, où, loin des grands médias, on fait aussi sa Nuit Debout, même avec peu de monde.
    Samedi 23 avril, 15h, Aubervilliers. « Puisqu’on est pas nombreux, on pourrait se rapprocher et se passer de micro, peut-être ? » Pas la peine de procéder à un vote, comme un seul homme, la petite trentaine de personnes présentes se resserrent dans un coin de la place de la Mairie. Cette après-midi-là, tout semble déserté, même le manège pour enfants. Un petit vent frais vient donner une touche presque hivernale à ce second rassemblement d’Aubervilliers Debout, mais pas de quoi décourager la trentaine de courageux militants, travailleurs, profs, chômeurs ou étudiants.