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  • Ne pas croire ce que disent les patients est une attitude antiscientifique et contraire à l’éthique. C’est aussi une posture de classe | Martin Winckler
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2016/06/ne-pas-croire-ce-que-disent-les.html

    Une internaute écrit : « Comment reconnaître les malades qui mentent de ceux qui sous-estiment leurs symptômes ? Apparemment, c’est un dilemme pour le corps médical… J’ai souffert de troubles cardiaques pendant des années avant qu’on ne me prenne au sérieux. » Une autre me confie : « Je suis médecin, et parce que je suis médecin on m’a cataloguée comme hypocondriaque pendant des années avant de reconnaître que j’avais une endométriose. » Source : L’école des soignants

    • En France (et c’est très spécifique de ce pays), l’un des messages « subliminaux » les plus transmis aux étudiants en faculté de médecine est : « Surtout, faut pas croire tout ce que disent les patients. »

      Cette injonction a des conséquences redoutables : si le #médecin ne peut pas croire tout ce que dit un #patient, que doit-il croire, alors ? La réponse, on la lui donne sous la forme de grilles diagnostiques : si les symptômes évoqués par le patient entrent dans les cases, alors on peut le croire. S’ils n’y entrent pas (ou s’ils ne semblent pas appartenir au diagnostic auquel le médecin croit le plus) alors, il ne faut pas le croire.

      C’est aussi inepte et aussi terrible que ça. Et c’est d’autant plus terrible que cet apprentissage est subliminal, transmis par l’attitude, la contiguïté, l’émulation, et non dans les cours. C’est ce que les Anglo-Saxons nomment « the hidden curriculum » : l’enseignement par sous-entendus.

      Je me souviens d’avoir fait des diagnostics de migraine et d’hyperthyroïdie chez des hommes, des diagnostics de cancer du rein et d’angine de poitrine chez des femmes, et avoir entendu mes correspondants s’étonner que j’aie évoqué « ces diagnostics-là chez chez gens-là ». Pourquoi ? Parce que j’avais identifié chez des patients d’un sexe des maladies qu’on voit beaucoup plus souvent chez les patients de l’autre sexe.

      Cela m’avait surpris : en quoi le sexe ou le genre devraient-ils orienter (ou en l’occurrence dés-orienter) mon diagnostic ?

    • Une pote pleure depuis 30 ans sur une dent qui lui fait mal, elle va voir tous les dentistes et leur dit « Je suis sure que le dentiste qui m’a perforé l’os par accident quand il a dévitalisé ma dent a laissé quelque chose dans le maxillaire ».
      Personne ne la croit et elle commence à penser qu’elle doit être folle. Mais depuis elle pue toujours de la gueule et elle a un abcès récurrent, on lui a déjà arraché 3 dents à cause d’une grave parodontite, et elle insiste encore. Résultat 30 ans après à la radiographie 3D quand il faut lui poser des implants, oui, il y a bien un bout d’outil oublié qui a nécrosé l’os … ah wéé, dommage.