• Gilles Dauvé - Brouillards de guerre
    https://ddt21.noblogs.org/?page_id=940

    Au Moyen Orient actuel, ceux que l’on appelle « les religieux » proviennent de petites classes moyennes mises sur la touche par la domination impérialiste et par les régimes dictatoriaux, couches sociales exclues du pouvoir politique comme de la promotion économique, dont une partie fournit des cadres à l’opposition anti-régime. Selon les pays, un groupe (sunnite) en domine un autre (chiite), parfois c’est l’inverse. On pourrait comparer à la partie des classes moyennes éduquées qui a animé la résistance anticoloniale et la libération nationale en Asie et en Afrique : des lettrés en Chine, des diplômés sans avenir sous le régime colonial au Vietnam, des oulémas en pays arabes. Bien entendu, là où le pouvoir laisse prospérer les religieux, ils veillent à leurs intérêts sans se mêler de politique. Aujourd’hui, dans un Moyen Orient où la confession reste une forte marque d’identité, des professionnels apportent aux mouvements sociaux une vision du monde et un programme empreint de religion, mais leur motivation première n’est pas d’abord une doctrine : c’est un intérêt personnel et collectif.

    #Irak #Syrie